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PARALYSIE DU TRANSPORT UNIVERSITAIRE APRÈS LA MISE À L’ARRÊT DES BUS DE L’ENTREPRISE TAHKOUT : Chantage ou désobéissance civile ?

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Aussitôt le tribunal de Sidi M’hamed ordonne la mise sous détention provisoire de l’homme d’affaires controversé «Mahieddine Tahkout», l’entreprise qui porte son nom décide d’un arrêt brutal de ses bus. Cet état de fait était à l’origine d’une paralysie totale du trafic routier du transport estudiantin dans plusieurs villes du pays. Le tout au détriment de milliers d’étudiants qui n’ont pas pu rejoindre les bancs des facultés. En pleine période des examens en plus !

Une grève surprise, tentons-nous de dire ? On l’aurait bien cru dans cette conjoncture de contestations. Hélas non ! Un événement antérieur, liant les deux séquences, nous laisse supposer une action qui va jusqu’à défier l’autorité judiciaire et l’État lui-même. En effet, le premier événement s’est déroulé hier matin : le tribunal de Sidi M’hamed a ordonné la mise sous mandat de dépôt de l’homme d’affaires Tahkout, lui et des membres de sa famille, ainsi suspectés d’être impliqués dans diverses affaires liées à «l’obtention d’indus privilèges». Le deuxième, et à la surprise générale, les étudiants ont constaté, avec stupéfaction, une paralysie totale du trafic routier des étudiants à cause de la mise à l’arrêt brutale des bus de l’entreprise «Tahkout», qui règne en maître sur le transport universitaire depuis 2015. Dès lors, l’on ne pourrait que comprendre par là un acte de rébellion contre la Justice et une pratique de chantage contre l’État, l’entreprise étant en position de monopole sur ce service public.
Sinon comment prétendre être une entreprise, liée par un contrat avec l’État, assurant un service public pour des milliers d’étudiants à travers le pays, s’adonner à de telles pratiques de chantage et d’exercice de pressions, après une décision de justice à l’encontre du «patron» ?
Le constat était sans appel et les conséquences d’un tel acte incombent à l’entreprise : En pleine période d’examens de surcroît, les étudiants, issus de plusieurs universités du pays, étaient privés durant toute la journée d’hier, de déplacements pour rejoindre les bancs des facultés. C’est ce que nous avons constaté de visu dans une virée faite à travers les stations de bus à Alger. Outre une paralysie totale du transport, communément appelé «Cous», à Alger, notamment, les étudiants d’autres villes du pays, à l’instar de Blida, Tizi-Ouzou, Annaba, Constantine Oran, Sétif…pour ne citer que celles-ci, ont témoigné d’un calvaire qu’ils ont subi.
Les bus de couleur orange sont maintenus à l’arrêt dans les parkings et les employés de l’entreprise, les chauffeurs notamment, ont reçu l’ordre de surseoir au travail, a-t-on appris de sources bien informées. Quant à la direction de l’entreprise, sise à Reghaïa, nos tentatives de joindre les responsables en poste, pour en savoir plus sur les raisons de cette supposée grève, ont été vaines.

Les étudiants accusent l’entreprise de «chantage»
Face à cette situation pénalisante, et par souci d’arriver à l’heure et avoir la chance de passer les examens, les étudiants ont dû débourser de leurs propres poches, comme témoigné par Imen, étudiante en master à l’Université de Delly Brahim, croisée devant la station de Tafourah, à Alger-centre. Cette station, d’habitude très animée, était totalement désertée par les «Cous» à notre arrivée sur les lieux. «Gérer le stress puis marcher jusqu’à la Fac, en espérant arriver à l’heure pour passer les examens. Comment pouvoir m’en sortir dans de telles circonstances ?», s’est-elle indignée. Selon plusieurs étudiants rencontrés, hier, lors de notre virée à la capitale, l’absence des «Cous» leur était très pénalisante. Certains ont appelé le ministère de tutelle pour intervenir, accusant l’entreprise Tahkout de «chantage.» Ainsi, pour Hakim, « les étudiants se retrouvent maintenant pris en otage en cette période des examens.» Pour lui, les deux événements sont liés l’un à l’autre. À rappeler, en effet, que le patron du groupe Mahieddine Tahkout et des membres de sa famille ont été mis, hier, sous mandat de dépôt par le jugé d’instruction du tribunal de Sidi Mhamed. Selon lui, l’absence des Cous durant la matinée d’hier, «est perçue comme un chantage et un moyen de faire pression sur la justice.»
Mohamed Amrouni

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