La Palestine a enregistré une croissance de 4% en 2016 contre 3,5% en 2015 mais la progression n’a pas suffi à générer de nouveaux emplois ou à juguler la dégradation des services publics, a indiqué lundi le Fonds monétaire internationale (FMI) dans un communiqué.
«L’économie palestinienne fait face à des conditions de plus en plus difficiles», a déclaré une mission du FMI au terme de son séjour à Al Qods occupée pour évaluer la situation financière de l’Autorité palestinienne et les développements économiques en Cisjordanie occupée et Ghaza. «La croissance du PIB est passée de 3,5% en 2015 à 4% en 2016, cela n’a pas suffi à générer de nouveaux emplois et le chômage a augmenté à plus de 28% en septembre» a relevé le Fonds. La consommation reste le principal moteur de la croissance pour l’économie palestinienne, alors que les incertitudes politiques et les restrictions d’accès continuent d’entraver l’investissement du secteur privé en Cisjordanie occupée à-t-il ajouté. «Les décaissements de l’aide ont été retardés et les conditions humanitaires demeurent néfastes», aggravées par la dégradation continue des services publics, a mis en garde le FMI. Le Fonds a noté que la gestion habile du ministère des Finances palestinien a permis de mobiliser des revenus qui ont contribué à une réduction marquée du déficit budgétaire en 2016.
La forte augmentation des recettes a aidé à réduire le déficit en 2016 à 5,6% du PIB contre 9,6% en 2015, selon le FMI. Cependant, une nouvelle baisse de l’appui budgétaire des donateurs a contribué à un déficit de financement et à l’accumulation d’arriérés. 2017 sera «une année très difficile» pour l’économie palestinienne, prévoit le Fonds, précisant que le déficit devrait s’accroître d’environ 2% du PIB et avec une baisse de 15% de l’appui budgétaire des bailleurs de fonds, cela représenterait un déficit de financement de près de 6% du PIB. «Compte tenu de ces pressions budgétaires, susceptibles de se maintenir à moyen terme, nous encourageons les autorités à s’appuyer sur les efforts récents et à explorer des options d’atténuation», a recommandé le FMI. A court terme, l’Autorité palestinienne devrait envisager des mesures d’urgence telle que la limitation de l’augmentation des salaires qui constitue un poste de dépenses important dans le budget, a suggéré l’institution de Bretton Woods. Le FMI a estimé que la nouvelle stratégie de gestion des finances publiques qui sera prochainement finalisée, est une étape importante pour l’amélioration de l’efficacité budgétaire.