L’ouverture solennelle de la session printemps du Parlement s’est déroulée hier en présence des députés et sénateurs des deux chambres ainsi que le staff du gouvernement Sellal. Cependant, le président de l’APN, Mohamed Larbi Ould Khelifa, actuellement en Uruguay pour représenter le président Abdelaziz Bouteflika aux cérémonies d’investiture du président élu de ce pays, a été remplacé en pied levé par le vice-président de l’assemblée, Ali Hamel. Ce dernier s’est évertué en une heure de temps à évoquer la situation sociopolitique que connait le front interne de l’Algérie et s’est même permis le luxe de stigmatiser l’opposition dans son ensemble et de faire porter le chapeau des évènements, qui secouent présentement la scène nationale, à la main étrangère. Un discours de circonstance au cours duquel il s’est, entre autres, félicité de l’installation d’un Observatoire chargé de contrôler l’opération de prospection du gaz de schiste. Sur ce point, des députés n’ont pas hésité à lancer des chahuts, pendant que d’autres ont brandi des pancartes sur lesquelles ont pourrait aisément constater leur rejet du gaz de schiste. D’ailleurs, trois d’entre eux se sont présentés au devant de l’hémicycle, en arborant des slogans anti-gaz de schiste, et exprimant la dénonciation de la répression à In Salah. A ce moment là, d’autres parlementaires, environ une quarantaine, appartenant à l’Alliance de l’Algérie verte ont quitté les travaux de la plénière. D’ailleurs, ils se sont contenté de brandir les mêmes slogans que leur paires, en signe de protestation contre, la répression qui s’est abattue sur les manifestants de In Salah et celle subite par les partis de l’opposition lors de la marche du 24 février dernier, non sans réitérer, par ailleurs, leur rejet d’exploiter le gaz non conventionnel. D’autres élus du Parlement n’ont pas hésité à rejoindre le signe de protestation de l’Alliance de l’Algérie verte. Il s’agit des députés FFS qui ont exprimé plus au moins les mêmes motifs de boycott. En effet, le parti de Hocine Aït Ahmed, n’a pas ménagé les autorités qui ont réprimé des manifestants pacifiques à In Salah. À ce titre, le FFS «dénonce avec vigueur la politique de répression menée par les autorités », avant de prévenir contre les dérapages amenant au pourrissement, qu’induirait notamment cette situation, en l’absence d’un cadre réel de débat. Pour le FFS, cette question qui engage l’avenir des générations futures, impose débat qui aboutira à un consensus national. Il ajoute encore, que le gouvernement devra être interpellé sur et les événements de In Salah, et la question du gaz de schiste, en elle-même.
L’agenda du parlement
Cinq projets de loi sont au menu lors de la présente session du Parlement, a-t-il enchainé et de citer le projet de loi règlementant les opérations d’import-export de marchandises, le projet de loi relatif aux activités et marché du livre, le projet de loi relatif à la pêche, le projet d’amendement de la loi portant règles générales de l’aviation civile et enfin, le projet de loi portant protection de l’enfant. Deux autres projets de loi, inscrits lors des deux sessions et qui feront l’objet de débats, sont ceux relatifs aux activités publicitaires et au secteur de la santé. De son côté, le Premier ministre Abdelmalek Sellal a sauté l’ouverture de la session de printemps au niveau de l’APN mais il s’est présenté avec les membres de son staff gouvernemental devant le Conseil de la nation. Pour ainsi dire, sollicité à la fin de la cérémonie, il s’est éclipsé derechef, n’ayant apparemment rien à déclarer à la presse, présente en force lors de l’évènement. Le président du Conseil de la nation, Abdelkader Bensalah en l’occurrence, a fait comme son prédécesseur de l’APN. En effet, il est tombé à bras raccourcis sur l’opposition, celle qui a notamment chahuté l’ouverture solennelle de la présente session du Parlement et qui, avec pancarte portant mots d’ordre, a refusé de cautionner les mesures prises par l’actuel gouvernement, plus particulièrement l’exploitation du gaz de schiste.
Cette même opposition qui s’est liguée contre le président Bouteflika et qui peine, toutefois, en deçà de constituer un front uni contre le régime en place. Dans un long discours, le président de la chambre a annoncé aux sénateurs qu’ils se verront proposés lors de cette session ordinaire pas mois de vingt projets de loi touchant tous des domaines divers dont le secteur économique, la lutte contre la contrebande, la promotion de l’investissement et le développement de l’entreprise, les médias, la santé, la justice, etc.
Amara Benyounès se répète
Interpellés à la fin de la cérémonie officielle, plusieurs ministres ont accepté presque à contrecœur de répondre aux sollicitations de la presse nationale. C’est ainsi que Noureddine Bedoui, ministre de la Formation et de l’Enseignement professionnels, Hocine Necib, le ministre des Ressources en eau, Sid Ahmed Ferroukhi, ministre de la Pêche et des Ressources halieutiques, et Amara Benyounès, le ministre du Commerce ont eu les faveurs des micros.
Si pour les premiers nommés, ils auront été très peu prolixes, le ministre du Commerce a été égal à lui même prenant tout le temps de répondre aux questions du tohu-bohu de journalistes. Ainsi, il a expliqué que les professionnels et tous les acteurs concernés seront associés dans l’application effective de la mesure portant retour aux licences d’importations et ce, dans le cadre du projet de loi règlementant les opérations d’import-export de marchandises.
Un projet que le ministre a annoncé précédemment qu’il sera débattu en ce mois de mars. C’est chose faite. Cependant, et interrogé sur la mercuriale incendiaire des prix des produits, articles et marchandises sur les étals des marchés algériens eu égard à la bourse du citoyen, Amara Benyounès a assuré que son département n’en était nullement responsable. «Le ministère du Commerce ne régule pas les prix des produits mis sur le marché, hormis les produits de première nécessité soutenus par l’État», a-t-il rétorqué.
Mohamed Djamel