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Oran : Des personnes âgées relèvent le défi de la permaculture

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Des personnes âgées du foyer de hai «Es-salem» d’Oran ont relevé le défi de la permaculture (agriculture bio) dans une mini-ferme pédagogique, «la première du genre à l’échelle nationale», a-t-on appris du responsable de cet établissement relevant du secteur de l’action sociale.

Cette performance est le fruit d’une initiative de résidentes de l’hospice, originaires du monde rural de la périphérie d’Oran, qui avaient émis le voeu de vivre l’expérience en permaculture, a indiqué à l’APS Doudour Omar. L’expérience, menée au sein de serres de 25 mètres carrés avec enthousiasme et dévouement, a donné des résultats encourageants en maraîcher avec une production abondante et de bonne qualité grâce au savoir-faire de femmes âgées chevronnées, a-t-il souligné. Le projet, auquel ont adhéré treize novatrices de l’hospice, a été lancé en juillet 2019 avec l’installation de serres. Vers la fin décembre de la même année, des plants de différentes variétés de légumes de haute qualité ont été remis au foyer par l’association de promotion du monde rural «Tamari» d’Oran, a-t-on fait savoir. La réussite de cette expérience réside dans l’adoption d’un engrais organique naturel. Un composit extrait de restes de fruits et légumes recyclés par l’unité de production «Samad Biladi» (engrais de mon pays) relevant du marché de gros des légumes et fruits d’El Kerma, qui a apporté tout son soutien aux travailleuses de cette ferme dans le domaine de l’utilisation d’engrais organiques. Les nouvelles «agricultrices» ont également utilisé le système d’irrigation goutte à goutte dans leurs cultures en s’appuyant sur l’accompagnement permanent d’un consultant agronome et la contribution d’un privé avec son tracteur pour préparer le sol où sont cultivées différentes variétés de fruits et légumes dont la tomate, la cerise, le poivron, le piment, le haricot, les pois, l’ail, l’oignon et le concombre «»en quantités inespérées», a ajouté le même responsable. A l’ère du confinement de prévention contre la pandémie du coronavirus, coïncidant avec la saison des récoltes, les locatrices du foyer ont procédé à la cueillette de ce qu’elles ont planté, dans une ambiance de joie et de satisfaction face à la réussite de l’expérience dont les résultats étaient attendus avec beaucoup de passion. Plus de cinq caisses de 25 kilogrammes sont récoltées quotidiennement, comme pour le concombre à titre d’exemple, a fait remarquer M. Doudour. «Nous a vions souhaité partager cette récolte avec les partenaires sociaux qui s’intéressent à cette frange de la société et offrir ces produits à titre de cadeau à chaque visiteur de cet établissement social», a-t-il déclaré. Cependant, le confinement imposé par la conjoncture sanitaire marquée par l’épidémie du Covid-19 n’a pas permis de réaliser cet objectif, a-t-il regretté. La création de cette ferme ne vise pas la vente ou la consommation les produits cultivés, mais surtout prouver que les résidentes du foyer peuvent être productrices si les conditions sont favorables, a-t-il soutenu, faisant savoir que cette ferme fait partie des ateliers pédagogiques que l’établissement a prévu au profit de cette catégorie vulnérable dont ceux d’art culinaire, de couture et de jardinage. Avec le succès de cette ferme pilote, le foyer des personnes âgées envisage d’élargir ce projet pour produire d’autres variétés de légumes et fruits bio, a-t-on souligné. A noter que ces femmes pratiquent, dans ce mini-champ, l’élevage ovin. «Cette joyeuse occupation a au moins le mérite de mettre du baume dans le coeur des locataires du foyer et de compenser le vide ressenti par la privation de la chaleur familiale, en plus de leur permettre de rompre avec la routine», a déclaré Abed Fatah, président de l’association Tamar i. L’association, qui a amplement contribué à la réussite de ce projet agricole, a lancé gratuitement une formation à un des employés de l’hospice pour lui apprendre les bonnes pratiques de l’agriculture biologique, lors d’un colloque national qu’elle avait organisé en janvier dernier en collaboration avec la Fédération de protection des consommateurs d’Oran.

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