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« NORMALISATION » DES RELATIONS ENTRE ISRAËL ET LES ÉMIRATS ARABES UNIS : Un non-événement  pour booster la campagne électorale de Trump

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L’annonce, claironnée par Donald Trump, de la «normalisation» entre Israël et les Émirats ne constitue guère une surprise et encore moins  une quelque  avancée diplomatique , car  elle ne fait qu’officialiser  de fortes  relations qui sont  un secret de polichinelle . Mais cette annonce qui  se fait contre les Palestiniens constitue bel et bien une trahison d’un peuple qui souffre le martyr et qui se fait voler des pans entiers de sa patrie par Israël , en toute impunité.

Car cette «normalisation »,  en échange d’ une fausse promesse du «report» de l’annexion d’une grande partie de territoires palestiniens, s’inscrit dans une longue série de trahison des Palestiniens par des pays arabes qui d’ailleurs se félicitent  en  catimini de leurs relations honteuses avec Israël craignant la colère de leur peuple .
Empêtré  dans sa campagne électorale et distancé dans les sondages  par son rival Joe Biden , le président américain parle d’un «accord de paix», terme qu’on ne retrouve pas dans son communiqué officiel qui, lui, évoque «une normalisation complète» des relations entre l’État hébreu et les Émirats. Donald Trump , président sous influence de son beau-fils pro-sioniste déclaré et fidèle ami du criminel Benyamin Netanyahou ,  voulait à tout prix faire un «coup » diplomatique  pour relancer sa campagne électorale et en tirer un profit électoral lors de la signature de cet «  accord » en grande pompe à la maison blanche . Mohammed Ben Zayed, le prince héritier et homme fort d’Abou Dhabi,  fait plutôt profil bas et a  évoqué  «une coopération et une feuille de route vers l’établissement d’une relation bilatérale». Il  a mis l’accent sur le  soi-disant prix à payer par Israël pour cet accord : l’arrêt de son plan d’annexion d’un tiers de la Cisjordanie occupée, annoncée  depuis des mois par Benyamin Netanyahou. Mais MBZ ne trompe personne en se félicitant d’avoir  «stoppé» l’annexion, quand le communiqué américain évoque une «suspension» et sachant qu’Israël ne s’y tiendra pas  . La  seule nouveauté de cette trahison assumée des Palestiniens est  des «vols directs» entre les deux pays et l’ouverture  réciproque d’ambassades. Comme hier l’Égypte de Sadate et la Jordanie de Hussein en attendant celle du Maroc , dont les relations étroites avec l’ennemi israélien ne sont un secret pour personne .
Pour le moment, Trump  peut désormais se targuer, en pleine campagne électorale  pour sa réélection, d’avoir obtenu un «accord de paix » au Moyen-Orient. Pour faire comme Bill Clinton . Mais c’est un artifice qui fera long feu d’autant que son rival dans la course à la Maison blanche , Joe Biden, s’est assuré l’appui israélien de son  puissant lobby, en désignant  à la vice-présidence  Kamala Harris  , une pro- israélienne déclarée .
Pour Netanyahu, la normalisation officielle et au grand jour des relations avec Abou Dhabi, entreprise par petites touches depuis quelques années,  est un lot de consolation, qui lui permet de sauver la face en lâchant  temporairement  son projet d’annexion. Une fois encore, les Palestiniens sont les grands  perdants dans ce tour de passe-passe  diplomatique. À l’exception de l’Égypte (qui a salué la nouvelle) et de la Jordanie, les deux seuls voisins en paix avec Israël, l’établissement d’un État palestinien a toujours été la condition première de toute normalisation pour les pays de la Ligue arabe.
Pour sa part, la  Palestine dénonce l’accord conclu entre Israël et les Émirats arabes unis comme une «trahison» et exige qu’il soit retiré, a déclaré le porte-parole du Président, Nabil Abu Rudeineh.
Il s’agit d’une trahison et l’accord doit être retiré, a fustigé le porte-parole de la présidence palestinienne. La Palestine appelle  les pays arabes à «ne pas suivre l’exemple émirati» et à ne pas céder à la «pression américaine», d’autant que le gendre de Trump a annoncé qu’un autre pays arabe pourrait franchir le pas dans la « normalisation -trahison » imposée par Washington.
M. Bendib

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