Ramdane Taâzibt, «mandaté par Louisa Hanoune» a tiré, hier, à boulets rouges, sur le député d’Alger et membre du bureau politique du Parti des travailleurs, Salim Labatcha qui a lancé, le 30 décembre dernier, ce qu’il a appelé le «mouvement de redressement» contre la secrétaire générale du PT, Louisa Hanoune.
Ne mâchant pas ses mots contre le député, Taâzibt qui animait une conférence de presse au centre culturel d’El Mohammadia, s’est violemment attaqué à Labatcha le qualifiant de « corrompu » qui devrait commencer par redresser sa personne avant de songer à un redressement au sein du Parti. Aussi, pour Taâzibt, qui a tenté de montrer une image du parti «confiant» et «soudé», a indiqué que l’initiative de redressement au sein du PT, est une initiative qui vient de l’extérieur du parti et non de l’intérieur, insinuant ainsi que des personnes auraient payé Labatcha pour lancer ce mouvement. Pis encore, le conférencier a assuré les journalistes et militants présents dans la salle que son parti détient des informations quant à l’origine du comportement «douteux» de Labatcha. Il affirme, à cet égard, que ce dernier n’a jamais maîtrisé la langue arabe. «Il ne sait même pas écrire une lettre ! Nous savons qui l’a fait à sa place. Le discours employé dans la missive est celui de ses maitres. Nous avons des informations et nous allons bientôt les divulguer», a martelé le cadre dans le même ordre d’idées, tout en garantissant que Mme Hanoune va prochainement s’exprimer quant à ces multiples attaques que connait le PT. Des attaques qui s’expliquent par les positions « fortes » du parti, explique Taazibt. De surcroît, s’agissant des accusations de Labatcha, reprochant à la patronne du parti de faire cavalier seul, dans la prise de décisions, le conférencier a assuré que Mme Hanoune a toujours primé l’intérêt du PT, précisant, de ce fait, que Labatcha n’a jamais contesté la moindre décision au sein du PT. « Quand il s’est exprimé à propos de l’initiative des 19, il avait dit que c’est une excellente idée de pouvoir exprimer au président de la République nos propositions et débattre avec lui de ce qui se passe sur la scène politique», a témoigné Taâzibt, avant de poursuivre «ce qui m’étonne, c’est que ce monsieur est arrivé hier au PT (2012 Ndlr). Il n’est connu ni par l’opinion publique, ni par les militants. Il ne paye pas ses cotisations et n’a pas renouvelé sa carte».
«S’agissant des problèmes soulevés dans la lettre, Salim Labatcha n’a jamais, ni au grand jamais exprimé un quelconque désaccord avec la politique du parti ou son fonctionnement. Ni par rapport au groupe des 19 et encore moins à la Loi de finances 2016. Il est membre du bureau politique et il sait que le règlement intérieur interdit à qui que ce soit d’exprimer ses désaccords par voie de presse, alors qu’il n’a jamais exprimé quoi que ce soit au sein du parti», poursuit-il.
Aussi, Taâzibt ne s’est pas arrêté là, il est allé jusqu’à s’interroger au sujet des raisons de ce changement. «L’ont-il drogué, ou bien ils l’ont acheté ? Il est évident que c’est le cas», a-t-il indiqué ayant l’air confiant de ce qu’il dit. Dans tous les cas, cette démarche ne peut être qu’une suite des provocations qui ont ciblé le Parti des travailleurs depuis plusieurs semaines en raison de ses positions», affirme le conférencier. Néanmoins, «toutes les attaques ayant ciblé le parti n’ont touché à sa crédibilité. Bien au contraire, la popularité du parti n’a jamais atteint ces sommets extraordinaires et l’élan de solidarité s’élargit chaque jour. «On devrait les remercier pour ça», a-t-il précisé avec ironie. «Dieu merci, tous nos intérêts sont sur la même longueur d’ondes que les intérêts du peuple. Ils n’ont, donc, rien à nous reprocher», a-t-il déclaré.
«Demande au président d’une seconde lecture de la LF2016»
Aussi, le PT a saisi, pour la seconde fois, par la voix du débuté Taâzibt, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, pour l’appeler à user de ses prérogatives constitutionnelles afin de demander une seconde lecture de la Loi de finances 2016.
En effet, après que le président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ait signé mercredi à Alger la Loi de finances 2016, le PT ne semble pas vouloir baisser les bras, en affirmant que cette loi constitue un danger réel pour l’Algérie. «Même si le président de la République a signé la LF2016, nous lui avons adressé une lettre pour une deuxième lecture», a indiqué Taâzibt, tout en précisant que le chef de l’état peut supprimer tous les articles qui nuisent à l’économie algérienne, et sa souveraineté en adoptant une Loi de finances complémentaire de 2016. «Nous ne ménagerons aucune force pour convaincre le Président de la dangerosité des articles de la Loi de finances 2016», a soutenu Taâzibt. «Nous vous saisissons en tant qu’ultime recours légal, légitime et garant de l’ordre constitutionnel parce que la Loi de finances pour 2016 porte des dispositions contraires à la Loi fondamentale, notamment les articles 50, 62 et 67 qui violent les dispositions des articles 17, 122 et 124 de la Constitution», a signalé le conférencier. Initiative des 19 : certains se croient porte-parole du Président. Au sujet de la fameuse polémique suscitée par le groupe des 19, ayant demandé, audience auprès du président de la République, l’intervenant a regretté que certaines personnes se soient violement attaquées à des personnalités historiques et politiques. «Ils ont demandé audience auprès du Président, on les a traités de tous les noms. Il ne manquait plus que de dire que c’est des traitres», a regretté le député du PT. «Tout en soutenant cette démarche, il faut savoir que le parti n’est pas partie prenante dans l’initiative. Mme Louisa Hanoune a signé cette lettre en tant que personnalité, le PT ne peut pas s’immiscer dans cette lettre même si elle n’est pas contradictoire avec la vision politique du parti.» , a-t-il dit.
Taâzibt a cependant réagi aux réactions ayant suivi la publication de cette lettre en déclarant que certaines personnalités politiques se croient porte-parole du président de la République, faisant allusion au secrétaire général du Front de libération nationale. «Bouteflika est le président de la République, et personne n’a le droit de parler en son nom », a-t-il dit.
En même temps que la prise de contrôle des centres de décision économiques, nous avons un État parallèle qui se met en place », a alerté Taâzibt. « Sinon comment expliquer toutes ces contradictions ? », s’est-il étonné.
Lamia Boufassa