À moins d’un mois de l’Aïd El-Adha, le mouton fait l’actualité chez les ménages et les intervenants de ce marché juteux. De nombreux éleveurs ainsi que les vendeurs de cette bête n’ont pas hésité à affirmer que son prix a flambé cette année. Certains justifient la flambée par « la cherté » du fourrage tandis que les autorités pointent du doigt une emprise de spéculateurs et des barons de l’informel sur le marché du mouton. En effet, dans les rues, les cafés et les restaurants, les gens ne parlent que du prix du mouton et de sa disponibilité, notamment avec la hausse des prix des aliments pour bétail, comme le déclare la majorité des éleveurs. Dans ce cadre, les responsables du ministère de l’Agriculture ont affirmé, à maintes fois, qu’il n’y a pas de raison pour l’augmentation des prix des bêtes de sacrifices. Pour le directeur de la chambre d’agriculture d’Oued Souf, Ahmed Achour, l’aliment pour bétail est disponible à un prix raisonnable, affirmant que même les soins sont fournis gratuitement par l’État. « Il n’y a aucune justification à cette augmentation des prix », indiqua-t-il. Précisant que les spéculateurs et les revendeurs sont derrières cette hausse. « Le prix du mouton peut atteindre les 100 000 dinars si on ne barre pas la route aux spéculateurs et les barons de l’informel ». Rassurant, dans ce cadre, que les autorités concernées prennent toutes les mesures efficaces pour atteindre cet objectif. D’autre part, le même responsable a proposé la commercialisation de la race de « Daghma » et « Ablaoui », qui ne coûtera pas cher au citoyen, « ne dépassant pas les 20 000 DA », cette race est ovine à tête brune) originaire de la steppe de l’Ouest et connue pour être la meilleure race à viande à cause de la finesse de son ossature et de la rondeur de ses lignes. Il est à rappeler que face à cette situation, l’Union nationale des paysans algériens (UNPA) cherche de son côté des solutions pour rendre le sacrifice de l’Aïd accessible à tous, en proposant des alternatives aux pouvoirs publics. L’objectif est de permettre aux citoyens d’acheter des moutons à des prix raisonnables en ouvrant les points de vente 30 à 40 jours avant l’Aïd. Cette mesure permettrait de donner aux acheteurs potentiels le choix et de limiter l’influence des spéculateurs. Ces derniers achètent les bêtes à l’avance à prix cassé pour les revendre à des prix exorbitants (jusqu’à 20 000 DA de bénéfices). Selon le SG de l’UNPA, cette pratique nuit au consommateur qui ne peut plus se permettre de mouton à des prix aussi élevés.
Sarah O.
