C’est pour la préservation des acquis de la femme travailleuse et la consolidation de son rôle socio-économique, dans le développement du pays, qu’une charte de la femme travailleuse a été élaborée et transmise, au Premier ministre, Abdelamalek Sellal, et au ministre du Travail, de l’Emploi et de la Sécurité sociale, en prévision du projet du Code du travail en cours d’élaboration. Hier, c’était autour d’une réunion d’évaluation de la teneur et la portée de la charte de la femme travailleuse que la ministre de la Solidarité nationale, de la Famille et de la Condition de la femme, Mounia Meslem Si-Amer, a rencontré les membres de la Commission nationale de la charte de la femme travailleuse, laquelle commission est présidée, pour rappel, par Mounia Meslem Si-Amer. Évoquant les efforts consentis par l’Algérie pour «l’autonomisation» des femmes, Mme Meslem a souligné dans son allocution que «cet effort s’appuie sur une panoplie de stratégies et de programmes», visant, a-t-elle indiqué, «l’intégration économique des femmes», «la protection de leurs droits», «la lutte contre la violence à leur égard», en rappelant notamment la portée et la teneur de l’héritage historique du combat de la femme algérienne pour l’indépendance du pays et de ses luttes pour son émancipation et la promotion de ses droits à ce jour. Si le taux des femmes dans le monde du travail est estimé à 17%, comme l’a rappelé la syndicaliste Soumia Salhi, celui de l’informel est inconnu et nul n’ignore qu’il comprend bon nombre d’activités qui s’appuient sur la main-d’œuvre féminine. Déjà que l’activité informelle est en violation des lois en vigueur, ce secteur échappe à tout contrôle, ce qui favorise amplement les violations des droits des travailleurs, en général et ceux des employées femmes, en particulier, étant les plus vulnérables dans une société où les mentalités peinent à suivre l’évolution, et manifestant de l’hostilité à l’égard de la promotion des droits des femmes. Il est à rappeler que le texte de la charte de la femme travailleuse vise à consolider le rôle de la femme, dans le domaine professionnel, et encourager sa contribution au processus de développement du pays. Composée d’une vingtaine d’articles, cette charte porte sur la nécessité de consacrer aux femmes un quota pour les postes de responsabilité à tous les échelons de la hiérarchie syndicale et un autrepour les postes supérieurs ouverts au sein des établissements publics, administratifs et à caractère économique. Consacré à la mise en place d’un plan d’action de mise en œuvre de la charte de la femme travailleuse, la réunion qu’a présidée, hier, la ministre Mounia Meslem Si-Amer, au siège de son département, a été l’occasion pour les membres de la Commission de mettre l’accent sur les priorités à inscrire dans ce cadre, au regard des moyens humains et financiers «insuffisants», selon une intervenante. Pour la militante et la syndicaliste Soumia Salhi, «le non-respect des lois» et «la non application des lois», régissant le monde du travail, contribueront fortement «à élargir davantage les zones de non droits», a-t-elle averti. Des intervenantes ont appelé, à cette occasion, l’ensemble des acteurs concernés à s’impliquer dans la dynamique escomptée par la teneur de la charte de la femme travailleuse, notamment des acteurs du secteur privé qui peinent déjà à «ne pas déclarer des travailleurs à la Sécurité sociale», dont des femmes employées. Pour sa part, la ministre Mounia Meslem Si-Amer s’est exprimée, à ce propos, en déclarant «il n’est plus question dans l’Algérie de 2015 qu’il y ait encore des travailleurs bafoués dans leurs droits», citant le secteur privé et celui de l’informel. Mettant en avant le caractère «pertinent» de la charte en question, la représentante du ministère de la Justice a rappelé, pour sa part, les avancées enregistrées en matière d’adoption et de promulgation de lois, pour la protection des droits de la femme. Considérant le rôle incontournable de la femme travailleuse, dans la vie socio-économique du pays, les présents ont souligné à l’unanimité que ce rôle doit être «valorisé et visible» en vue, notamment de bousculer les mentalités qui peinent à suivre l’évolution de la société algérienne en général, et celle de la femme en particulier. Et en vue de perpétuer les acquis au profit des femmes en général et celles travaillant, la charte en question vise le renforcement des droits des femmes en milieu professionnel, notamment par «la préservation des acquis», comme l’ont souligné la présidente de la Commission précitée, Mounia Meslem Si-Amer, et la syndicaliste Soumia Salhi. Il sera question d’une autre rencontre, avant la fin de l’année en cours, selon la ministre de la Solidarité nationale, de la famille et de la Condition de la femme, autour de la charte de la femme travailleuse.
Karima Bennour