Les autorités de la wilaya d’Alger semblent être déterminées à mettre fin à toute forme d’habitat obsolète. Outre la réponse à apporter aux milliers de citoyens qui aspirent à un logement décent, après des années passées dans de vieux taudis en proie à des conditions inhumaines, les pouvoirs publics veulent radicalement changer l’image du grand alger, en partie altérée par les bidonvilles. Ainsi, et à la faveur d’une politique traduite par des opérations de relogements au profit des bénéficiaires rendue effective depuis juin 2014, quelques 2 501 familles, sur un total prévu de 3 650, seront relogées, aujourd’hui, et seront affectées dans de bonnes conditions de vie. L’opération d’acheminement et de transfert concernent dans un premier lieu, les habitants occupant le site dit «Ramli», jonché par deux bidonvilles distincts longeant Oued Ouchayah, relevant de la commune de Gué de Constantine, banlieue d’une partie du Sud d’Alger. Suivant la répartition, 2 469 familles sont issues du plus grand baraquement de la capitale qui s’étend sur une surface de plus de 50 hectares. L’autre bidonville concerné dit «Boulouh», lequel est concerné par la même opération se situe près de «l’ex-briqueterie», pour la même commune, renferme 32 familles, devant elles aussi, être transférées dans des habitats décents. Les nouvelles cités construites à l’effet d’accueillir les heureuses familles sont situées dans deux endroits différents, en dehors du territoire géographique d’Alger. La première est implantée à «Sidi Hamed» (Meftah), dans la wilaya de Blida, comprend 3 555 logements. Tandis que la seconde, moins importante en matière de capacité d’accueil, 1 588 unités habitables, est sise à Si Mustapha, wilaya de Boumerdès. Ces cités offrent toutes les commodités de vie, en matière d’infrastructures publiques, établissements scolaires, commerces etc, selon les indications de la wilaya d’Alger. C’est ce qu’a affirmé, hier, Abdelkader Zoukh, premier magistrat de la capitale, lors d’une conférence organisée au siège de son entité administrative. Du haut de son pupitre, Zoukh, tout «fier» de ce qu’il mène comme politique de relogement, a assuré qu’il compte bel et bien railler de la carte algéroise toute trace d’habitat précaire. «Cette opération se poursuivra jusqu’à ce qu’Alger sera totalement débarrassée de ses taudis et de ses baraquements», dira-t-il. Avant d’expliquer dans le détail les aspects techniques liés à l’organisation de cette compagne, le wali n’a pas manqué de rappeler que depuis juin 2014 à ce jour, 18 opérations de transfert ont été menées par ses services. Ces opérations ont touché quelques 19 236 familles ayant quitté leurs habitats de fortune pour des logements dignes de ce nom. En plus de ces dotations, 3 071 bénéficiaires de Logements sociaux participatifs (LSP) ont été enregistrés et parmi eux 2 031 ont déjà accédés à leur nouveau logis. Tout compte fait, les calculs de Zoukh ont fait ressortir que depuis mai 2014 à ce jour, 26 270 familles ont bénéficié d’un logement public dans la capitale. Cependant, faut-il souligner que ce total tient compte du nombre de familles concernées par cette première phase de relogement, soit 3 650. Plus clairement, outre l’opération de distribution annoncée pour aujourd’hui, il en reste encore 1 003 familles devant prendre leur impatience pour délivrance, avant qu’elles ne soient casées dans leurs nouvelles demeures. À en croire donc le wali, les autres familles concernées par les opérations à venir sont les 490 occupants du site «Prise d’eau» de Boumaâti (El Harrach), les 461 du bidonville «Bateau cassé» de Bordj El Kiffan (Dar El Beida), les 30 du baraquement «Lala Fatma N’Soumer» (Dar El Beida), et enfin les 22 recensées à Kherrouba (sites Naftal et Sogral), commune de Megharia (Hussein Dey). À titre de rappel, sur les 1049 restantes, 146 familles ont été déjà relogées parmi elles 137 à Zéralda et 09 autres à El Biar (Bouzaréah). D’autre part, Zoukh a révélé que sa wilaya compte un programme de relogement portant sur 8 000 familles recensées à travers les plus grands baraquements situés dans la capitale. Ces dotations en logements, a précisé le wali, concernent les habitants occupants les taudis, les bidonvilles, les chalets, les terrasses des immeubles et ceux dont les habitations menacent ruine. Pour mener à bien cette opération, qui fera certainement des malheureux, ceux notamment dont les dossiers n’ont pas été acceptés, tous les moyens sont mobilisés a indiqué le wali. Les cadres et responsables de la wilaya, les services de sécurité, la Protection civile, les services de l’OPGI, les moyens de transport devront assurer ces transferts. Zoukh accepte les recours et menace les fraudeurs. Interpellé au sujet des recours introduits, le premier magistrat d’Alger a précisé que quelques 4 487 dossiers ont été reçus par ses services sur 3 650 retenus comme bénéficiaires. C’est ce qui fait ressortir que plus de 800 autres familles sont exclues de cette opération. À ce titre, le wali d’Alger a souligné que les recours devront être étudiés de manière minutieuse et que ceux qui ouvrent réellement le droit à un logement l’auront sans aucun problème. Néanmoins, Zoukh menace les fraudeurs et ceux qui font de fausses déclaration de les poursuivre en justice. «Il y a des citoyens indélicats qui installent leurs baraques dans les sites des bidonvilles, afin de justifier leur situation précaire. C’est inadmissible et inacceptable», a-t-il expliqué. En effet, le premier responsable de la wilaya a révélé que 800 personnes vont être poursuivies pour fraude. «On ne peut pas donner un logement à celui qui ne le mérite pas réellement», a-t-il clamé, tout en précisant, cependant, que les recours seront examinés soigneusement. S’agissant de la liste des bénéficiaires, Zoukh a indiqué qu’elle est élaborée avec le concours et la participation des habitants eux-mêmes. Pour ce qui est du dossier de demande, il passe par la commission communale, puis par celle siégeant dans la circonscription administrative, et enfin il est reçu par les services de la wilaya, a encore souligné le même orateur. Enfin, Zoukh a demandé à ceux dont les dossiers sont en attente d’être traités de faire preuve de patiente, car, «s’ils remplissent toutes les conditions, il auront leur logements», a-t-il affirmé.
Farid Guellil
