Conséquence de la suspension de ses services suite aux mesures exceptionnelles liées à la crise du Covid-19, l’entreprise Métro d’Alger (MTA) a affiché une perte nette de 2,5 milliards DA pour uniquement l’activité de transport par métro, depuis le 22 mars 2020.
Les pertes ont touché également les autres modes de transport gérés par l’EMA : tramways (dont le réseau est déployé sur 6 villes du pays), téléfériques et télécabines. Le seule mode qui a repris depuis le 17 juin dernier c’est le tramway, mais avec une capacité de transport de 50 % seulement. « Depuis l’arrêt de l’activité le 22 mars dernier, les pertes sont évaluées à plus de 13 milliards de DA pour l’ensemble des modes de transport (métro, tramway, téléfériques et télécabines). Concernant le métro, les pertes engendrées sont de 2,5 milliards DA », a souligné hier, Ali Arezki, directeur général de l’EMA, sur les ondes de Radio El-Bahdja. Dans ce contexte, « il s’agit bien entendu de grosses pertes », a précisé le même responsable. « La situation financière est très déficitaire, d’autant que le système d’exploitation de ce genre de transport nécessite une maintenance régulière, même lorsqu’ils sont à l’arrêt », a-t-il poursuivi. « Nous étions donc obligés de faire le roulage quotidien des rames tout au long de cette période. Cela a généré beaucoup de charges et de dépenses, en contrepartie, il n’y a pas eu de recettes », a indiqué Ali Arezki. Donc, une reprise de l’activité permettra d’amortir un peu cette perte que l’EMA avait subie. Il faut savoir que le ticket du métro est subventionné par l’État et l’EMA recevait une dotation pour compenser les charges d’exploitation. Le métro d’Alger – dont la gestion est passée depuis le 1er novembre 2020 des mains de la française RATP El-Djazaïr à une entreprise 100 % algérienne – arrive à couvrir les charges d’exploitation à un niveau de 30 % par la vente des tickets, alors que les 60 % restantes sont pris en charge par l’État. Malgré l’allègement par le gouvernement des mesures de confinement depuis hier, mercredi, la reprise tant attendue du métro, mode de transport le plus apprécié et privilégié par les Algérois, n’a pas eu lieu. Seule annonce pour l’instant : Ali Arezki a déclaré, hier, que l’EMA a entamé l’actualisation et la mise à jour des abonnements émis avant la période de l’arrêt du métro mais qui n’ont pas été consommés. « Tous ces abonnements resteront valides et seront acceptés au niveau de nos agences commerciales dans les différentes stations du métro », a-t-il expliqué. Mais, quand pourrons-nous enfin monter de nouveau à bord du nouveau ?, s’interrogent quotidiennement les usagers, sans pouvoir clairement en obtenir de réponses convaincantes. Pour Ali Arezki, la date de reprise du service du métro d’Alger n’a pas été encore fixée et la décision revient aux pouvoirs publics. Pour sa part, l’EMA a déjà établi un plan de reprise. Ce plan de reprise comporte deux volets, selon Ali Arezki : le premier consiste à l’adaptation de l’offre de transport afin d’assurer le transport des usagers dans de bonnes conditions sanitaires. À cet effet, l’Entreprise a fixé les horaires d’exploitation de 7h00 à 19h00, et la mise en place d’un programme d’exploitation avec une rame chaque 4 minute 30 pour éviter l’entassement à l’intérieur des rames. Le second volet concerne le protocole sanitaire qui a été mis en place pour la lutte et la prévention contre la propagation de la pandémie. Il englobe le port obligatoire de la bavette, la prise de température et à l’entrée des stations et à l’intérieur de la gare un marquage au sol et le gère-files ont été également placés pour le respect de la distanciation physique. S’agissant de l’aération à bord du métro, les rames seront ventilées, aérées et nettoyées régulièrement avant et après chaque trajet. Une fois le feu vert donné par les autorités, la reprise sera progressive et contrôlée avec la limitation du nombre de voyageurs à 50 % des capacités des rames.
Hamid Mecheri
Les mesures de confinement allégées, à quand la reprise ?
Avant-hier le gouvernement a allégé les mesures du confinement sanitaire préventif contre la propagation du Coronavirus en vigueur dans les 19 wilayas, en réaménageant les horaires du couvre-feu de 22h jusqu’à 5h du matin du lendemain au lieu de 20h à 05h du matin, précisant que les commerces seront ouverts jusqu’à 21h. Auparavant il a permis la reprise de toutes les activités commerciales et même les transports en commun, sauf que la décision des autorités ne concerne pas le métro qui depuis des semaines annonce qu’il est prêt pour être fonctionnel dans les meilleures conditions en respectant le protocole sanitaire, sachant que ce dernier est plus maitrisable en matière de respect des mesures de prévention contre le Corona.
Sarah O.