Après plusieurs années d’attente, un décret exécutif fixant les modalités de contrôle administratif, technique et de sécurité des substances et médicaments psychotropes va enfin voir le jour. Ce texte en question prévoit des dispositions sur le plan sécuritaire, juridique et la traçabilité. La numérisation de cette procédure est fixée d’ici la fin de l’année en cours, selon Djamel Lotfi Benbahmed, ministre délégué à l’Industrie pharmaceutique. « L’élaboration d’un décret exécutif et la numérisation de la vente des médicaments ayant des propriétés psychotropes permettra de mieux protéger les pharmaciens sur le plan juridique, eux qui voient leur acte pharmaceutique se criminaliser. Il faut faire la distinction entre la faute professionnelle et le délit », a souligné M. Benbahmed lors de son intervention hier, à l’occasion de la 13e conférence pharmaceutique nationale annuelle du Syndicat national des pharmaciens d’officines (Snapo) tenue à Alger, sous le thème « La nouvelle loi sanitaire… et le monde de la pharmacie ». D’autre part, a noté le premier responsable du secteur, cette nouvelle procédure permettra de protéger le citoyen de la toxicomanie et de la drogue. Le ministre délégué a souligné que son département œuvre à la concrétisation de cette procédure avant la fin de l’année en cours. « D’ici 2020 on aura atteint la numérisation totale du circuit des médicaments à travers l’élaboration d’un numéro de série à chaque médicament pour la traçabilité. On commencera d’abord par les médicaments psychotropes », a-t-il souligné tout en mettant en avant le rôle de la Commission d’homologation dont le décret est en cours d’étude. En outre, le ministre délégué a fait savoir qu’une liste additive des médicaments ayant les propriétés est en cours d’élaboration et sera divulguée incessamment. Exposant les grandes lignes de la stratégie de son département, M.Benbahmed est revenu sur les mesures incitatives introduites dans la loi sanitaire qui a boosté la production nationale. Actuellement 100 unités de production activent dans le domaine. Il a mis en avant l’importance de l’industrie pharmaceutique dans l’Économie nationale en étant un secteur créateur de richesse et capable d’être une source pour l’exportation. « Nous soutenons la production nationale et les investisseurs internationaux qui feront de l’Algérie une plateforme de production pharmaceutique avec une projection vers l’export », a-t-il dit. « Nous accompagnerons l’ensemble de nos opérateurs économiques. Nous mettrons en place dans les mois prochains tous les instruments nécessaires pour soutenir cet export », a-t-il affirmé, notant que l’orientation des laboratoires pharmaceutiques nationaux vers l’export ne constitue pas seulement un axe de développement, mais aussi une nécessité pour le développement, économique de notre pays.
Mise en marche de l’Agence des produits pharmaceutiques
Présent à cette Conférence, le ministre de la Santé, Abderahmane Benbouzid, a tenu à souligné l’importance accordée à l’industrie pharmaceutique dans le programme du gouvernement. Une importance qui se manifeste en dédiant tout un ministère qui s’occupe de ce secteur à part entière. Il est revenu sur les engagements des pouvoirs publics à promouvoir l’activité pharmaceutique en créant une plateforme adéquate et un environnement réglementaire pour la promotion de l’industrie pharmaceutique et assurer la disponibilité des médicaments et les outils médicaux.
M.Benbouzid a énuméré certaines décisions prises pour moderniser cette activité et développer l’industrie pharmaceutique à commencer par la révision de certains textes régissant le secteur ; à l’image des arrêté ministériel fixant le cahier des charges relatif à l’importation des médicaments, l’élaboration, pour la première fois, d’un décret exécutif lié au médicaments psychotropes. Parmi les décisions phares prises, l’activation de l’Agence nationale des produits pharmaceutiques (ANPP). Un décret fixant ces missions, l’organisation et le fonctionnement de cette agence a été publié dans le J.O. Un nouveau statut lui est consacré pour devenir un établissement à gestion spécifique, doté de personnalité morale et de l’autonomie financière lui permettant ainsi d’assurer les missions qui lui sont dévolues, notamment celle de service public, en matière d’enregistrement, d’homologation et de contrôle des produits pharmaceutiques et de dispositifs médicaux, de manière efficace et de la façon la plus efficiente.
Durant cette rencontre, il était question de revoir et de débattre sur les textes d’application de la loi sanitaire qui sont en cours d’élaboration. Les participants formuleront des recommandations qui seront soumises au ministère de la Santé. Des données sur le marché pharmaceutique algérien et son potentiel ont été exposées. En effet, la production nationale couvre 57% des besoins du marché local. L’Algérie exporte au-dessous de ses capacités, souligne-t-on.
Comparativement à notre voisin, le Maroc qui exporte pour 130 millions de dollars, l’Algérie ne fait pas plus de 5 millions de dollars malgré le nombre d’unité de production qui avoisine 100. Il a été également question d’aller cibler et identifier les marchés susceptibles à d’exporter. Le marché africain reste promoteur selon les intervenants.
Le marché a connu une croissance à deux chiffres durant les dernières années entre 2017 et 2018, le marché a enregistré une croissance de 13%. Mais, il a connu une baisse légère durant 2019 estimé à 1%. Le gouvernement dépense des sommes colossales. Depuis 2014 les dépenses enregistrent une augmentation annuelle de l’ordre de 2,5%.
Les intervenants ont appelé à faire une étude de satisfaction auprès de la population, car beaucoup d’argent est dépensé alors que l’avis des citoyens quant à la qualité de service n’est pas valorisé.
H. Hadjam