Maître Gilles Devers, dont le nom évoque à un fervent défenseur des droits des Palestiniens à l’indépendance qui a eu à faire ses preuves dans le dossier sahraoui, croit dur comme fer, que la plainte contre Israël, déposée le 9 novembre 2023 à la CPI, pour génocide et crimes de guerre, a toutes les chances d’aboutir à l’émission de mandats d’arrêt contre les coupables, et à leur tête le boucher de Ghaza, Benjamin Netanyahou. Chef de file du collectif composé de 300 avocats qui a porté plainte, auprès de la Cour pénale internationale, contre l’entité sioniste pour crime de génocide contre le peuple palestinien à Ghaza, d’où nous parvenaient quotidiennement les nouvelles d’abominables massacres commis par les forces barbares d’Israël, l’avocat français Gilles Devers, défenseur des droits des palestiniens croit que les coupables sionistes pourraient, un jour, répondre de leur crimes. « Nous avons des preuves qui pourraient aboutir à l’engagement des poursuites contre les coupables des crimes contre les Palestiniens », a fait savoir Me Devers, hier, à Alger, lors d’un passage au forum du quotidien El-Moudjahid. Docteur en droit et avocat exerçant au Barreau de Lyon depuis 1985, Me Devers s’est montré optimiste quant au travail de fond mené par le procureur de la CPI, voire même à l’aboutissement, un jour, de la procédure judiciaire contre les criminels de guerre sionistes. Où en est-on avec la plainte ? « Le dossier de la plainte n’a jamais aussi bien avancé à la CPI », a-t-il répondu à la question, se voulant pour preuve le fait que, depuis 2015 déjà, la Palestine a été reconnue comme un État membre de la Cour pénale internationale, avant que la CPI ne le confirme en 2021. « Un grand retour de la Palestine dans le droit international », a constaté l’analyste juridique qu’il est. Ce statut de la Palestine joue en faveur de la cause palestinienne et contraint, aujourd’hui, la CPI à traiter cette plainte contre l’entité sioniste, dont les coupables des crimes contre les Palestiniens pourraient se retrouver sous le coup de mandats d’arrêt internationaux et répondre de leurs crimes. Mais, est-ce plausible sachant que les criminels de guerre sionistes semblent ne pas être inquiétés eux qui jouissent de la complicité assumée de l’Occident ? À présent, explique Me Devers, le procureur de la CPI cherche « s’il y a des raisons qui laissent penser que Benjamin Netanyahou (un exemple entre autres, ndlr) a commis des crimes ». Si tel est le cas, des mandats d’arrêt internationaux devraient être émis à l’encontre des coupables sionistes. Dans la foulée de la procédure judiciaire mise en branle par le procureur de la CPI en charge de la plainte, Me Devers a révélé que l’équipe de la CPI a mené son enquête dans des pays autour de la Palestine. Sur place, des victimes palestiniennes et des témoins ont été auditionnés et des déclarations à charge de l’entité sioniste ont été recueillies. Et qu’en est-il des preuves fournies par le collectif des avocats en appui à la plainte ? Au niveau des preuves établies, Me Devers, faisant valoir le devoir de garder la confidentialité de l’enquête judiciaire, a quand même révélé quelques chiffres qui accablent l’entité sioniste dans sa machine de guerre contre le peuple palestinien à Ghaza et en Cisjordanie, dont le dernier bilan fait état de plus de 28 000 martyrs. Concernant, par exemple, les hôpitaux, à Ghaza notamment, ils sont 450 établissements de référence, dont 180 ont été ciblés par les bombardements des forces de l’occupation israélienne. L’orateur a précisé que le dossier de la plainte mentionne tout en détail ; les lieux attaqués, les moyens utilisés, la date et l’heure précises, les victimes etc. Considérant cette documentation bien fournie à ce stade de l’enquête, et du point de vue juridique notamment, on pourrait s’en apercevoir qu’il y a eu ordre d’attaque des hôpitaux dans ce génocide préparé par l’entité sioniste contre le peuple palestinien. Par ailleurs, Me Devers s’en est pris aux pays de l’Occident, les États-Unis à leur tête, qui continuent à fermer les yeux et pire à encourager le génocide sioniste par leur silence au niveau du Conseil de sécurité, malgré le fait que les forces d’occupation de la Palestine se sont attaqués jusqu’aux institutions onusiennes, comme c’est le cas de l’UNRWA, dont 250 bâtiments ont été détruits et 150 fonctionnaires abattus.
Farid Guellil