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Mascara : Le périmètre irrigué de la plaine Habra boostera le secteur agricole

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Les fellahs de la région de Mohammadia, au nord de la wilaya de Mascara, fondent de grands espoirs sur le projet de renouvellement et de réhabilitation du périmètre irrigué de la plaine de la Habra, en cours de réalisation, qui touchera dans sa première phase 10.000 has. Dans ce contexte, le président de l’association de wilaya des utilisateurs des eaux d’irrigation et de préservation des barrages, Bachik Aziz, a souligné que « les fellahs des communes de Mohammadia, El-Ghomri, Mactaa Douz et Sidi-Abdelmoumen attendent la fin du projet de réhabilitation de ce périmètre irrigué pour sauver leurs terres, jadis fertiles, menacées aujourd’hui par la sécheresse et la salinité ».

L’interlocuteur a souligné que les agriculteurs de la région misent sur l’achèvement du projet pour bénéficier pleinement des quantités d’eaux destinées à l’irrigation de leurs récoltes. Une importante partie des eaux qui leur sont fournies, soit près de 45 %, se perd dans la nature avant d’arriver aux fellahs, en raison du phénomène d’évaporation, des fuites occasionnées par des conduites vétustes et le pompage anarchique. Selon la direction locale des ressources en eaux, 15 millions de m3 d’eaux, sur les 26 millions de m3 mobilisés à partir du barrage de Bouhnifia et celui de Fergoug parviennent aux périmètres à irriguer. Cette quantité est suffisante pour irriguer des centaines d’hectares de terres agricoles », déplore le responsable. Dans ce contexte, Bachik a appelé à accélérer le lancement du deuxième tronçon du projet d’irrigation de 8.000 has dont l’étude a été achevée.
Ce second tronçon s’avère primordial pour les agriculteurs qui ont procédé, ces dernières années, à la plantation d’arbres d’agrumes sur une surface de 3500 has, conformément à la politique de l’État visant à développer l’agriculture et à limiter les importations. « Cette superficie ne peut être irriguée sans l’achèvement total du projet du périmètre de la Habra », indique-t-on. A son tour, le président de l’APC de Mohammadia, Brahim Derkaoui, a mis l’accent sur l’importance du projet pour la population de la région. Cet élu a rappelé les effets néfastes de la sécheresse et de la salinité des eaux sur le secteur agricole qui a perdu une main-d’œuvre importante du fait de ces problèmes.
Cette situation s’est répercutée sur l’abondance des produits agricoles, notamment les oranges et les citrons qui font la réputation de la région, induisant également une hausse de leurs prix, devenus inabordables pour les petites bourses.
De son côté, le chef du service de l’irrigation agricole à la direction de wilaya des ressources en eaux, Aouali Ould Yarou, a souligné que l’un des trois lots de ce projet qui a nécessité un montant de 11,2 milliards DA a été achevé, alors que le deuxième lot est en cours d’achèvement. Les travaux sont en cours pour le troisième lot qui a accusé un retard. Ce lot enregistre un taux d’avancement de 30 % seulement à cause des oppositions des propriétaires de terrains traversés par les canalisations et adductions.

Mobiliser toutes les ressources
Ce projet porte sur la pose de canalisations souterraines s’étendant sur 37 km, dont des adductions à partir du barrage de Fergoug, au sud de la commune de Mohammadia. Il vise à augmenter la superficie agricole irriguée de 7.000 has actuellement à 10.000 has dans une première phase, puis 18.000 has dans une seconde tranche. Les études de cette seconde tranche ont été achevées. Le projet, une fois concrétisé, permettra une exploitation optimale des eaux, qui se perdent à cause de l’évaporation, du pompage illicite et des fuites des caniveaux ouverts et vétustes. Le directeur des ressources en eau, Mourad Rechis, a indiqué, pour sa part, que la wilaya de Mascara, en tant que wilaya agricole par excellence avec une superficie utile agricole de 313.000 has, dont 47.000 has irrigués, a entamé depuis 2004 une quête des sources alternatives à la pluie pour l’irrigation agricole. Cette démarche a été initiée devant la baisse de pluviométrie et la réduction drastique du niveau des nappes phréatiques et l’apparition du spectre de la sécheresse. Le responsable a ajouté que la wilaya de Mascara a bénéficié de quatre grands projets visant à développer l’irrigation agricole et l’utilisation des moyens modernes en ce domaine. Parmi ces projets figure la réhabilitation du périmètre irrigué de la plaine de Sig (5.000 has) pour un investissement de 4,5 milliards DA. Les responsables du secteur préparent actuellement son entière exploitation après l’achèvement du pompage de l’eau vers des surfaces agricoles. L’autre projet de réhabilitation est celui du périmètre irrigué de la plaine de Habra devant être réceptionné prochainement. Celui-ci s’ajoutera au projet du périmètre irrigué de la plaine de Ghriss à partir du barrage d’Ouizguet, sur une surface de 5 158 has, pour une enveloppe financière de 3 milliards DA. Le projet est actuellement en cours de réalisation, tout comme celui visant la réhabilitation de la plaine de Kachout, dans la commune d’Aïn-Farah (500 has). Pour diversifier les sources des eaux destinées à l’irrigation agricole et en vue de protéger l’environnement, quelque 22 stations de traitement des eaux usées STEP ont été réalisées dans cette wilaya, offrant 75.000 m3 /jour destinés à l’irrigation de certaines exploitations agricoles. Onze retenues collinaires fournissant 3,5 millions de m3/an ont été également réalisées pour l’irrigation de 600 has.

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