L’histoire du Front national grouille de parricides, de cadavres « planqués » dans les placards, de baisers de Judas, de crimes assumés et d’un racisme primaire que les « skin heads » défendent contre le bon sens, et les valeurs humaines les plus usuelles qui soient.
Si certains Français, nostalgiques de leur passé colonial, et de leur paradis perdu, y avaient pensé, mais sans oser franchir le pas, la fille du fondateur du Front national, elle, l’a fait. Dans un tweet dans lequel la haine le dispute aux anathèmes peu ou prou réprimés, Marine Le Pen prend la peine de s’appesantir sur « la demande d’excuses » formulée par les dirigeants algériens à l’endroit de la France officielle. Inutile de reprendre ses termes, même à titre illustratif, car il est hors de question que ce journal lui serve de tribune, même indirecte. Cette escalade, savamment, voulue et entretenue par les tenants de l’extrême droite française, est intervenue au moment où les Algériens accueillaient fièrement leurs martyrs et héros de la première heure. La sortie de la présidente du FN, qui ne deviendra jamais RN, ni n’effacera son passé, est donc venue comme une sorte de cheveu dans la soupe. Ses desseins, on ne peut plus évidents, visent à saborder cette désescalade menée de concert par les deux Présidents, algérien et français.
Au plan strictement psychologique, pour qui se souvient du passé de tortionnaire du fondateur du FN, il semble que sa fille n’a pas supporté ce triomphal rapatriement. Ces crânes, qui étaient autant de trophées pour les criminels de l’OAS, les paras de Massu et les tortionnaires d’Aussaress, restent donc au travers de la gorge de la fifille chérie d’un papa trainé devant les tribunaux, expulsé de son propre parti.
La trahison et les crimes sont donc dans les gènes de cette Marine qui, après avoir réglé son sort à son propre père, n’a pas hésité à pousser sa nièce Marion Maréchal vers la porte de sortie. Elle n’a cependant pas atteint ses sombres desseins : gâcher notre historique Fête nationale, et tenter de parasiter les cordiales et apaisées relations établies entre Alger et Paris. Nos héros, qui ont retrouvé leur terre natale, dorment du sommeil du juste. La conscience tranquille, avec le plein sentiment du devoir accompli.
Est-ce que la Marine dort en paix aussi en dépit de tous ses crimes, trahisons mensonges et renoncements ? Ce n’est au reste pas sa conscience troublée qui l’empêcherait de dormir. Elle n’en a pas une en effet.
Ses nuits blanches, et ses horribles cernes, elle les doit à nos mémorables réjouissances, célébrées sur nos terres, libérées de haute lutte. Nous sommes libres. Nous sommes indépendants. Nous avons gagné. Nous vous avons bouté dehors. Nous attendons que vous creviez de rage impuissante, afin que notre bonheur soit complet. La gangrène que vous représentez est une plaie pour l’humanité entière.
– Emblèmes nets, tableau parfait
D’une fortune irrémédiable,
Qui donne à penser que le Diable
Fait toujours bien tout ce qu’il fait !
Cette femme infâme me fait irrésistiblement penser à ces admirables vers de ce non-moins admirable Baudelaire : Tête-à-tête sombre et limpide
Qu’un cœur devenu son miroir ! / Puits de Vérité, clair et noir, / Où tremble une étoile livide, / Un phare ironique, infernal, / Flambeau des grâces sataniques, / Soulagement et gloire uniques/ – La conscience dans le Mal !
Mohamed Abdoun