Au moment où l’on projette de faire passer aux Algériens « un Ramadhan clément », la mercuriale des produits agricoles frais affole les compteurs. La pomme de terre, reine des légumes à l’algérienne, est affichée à 110 DA le kilo dans les marchés, la tomate entre 130 et 150 DA alors que la banane est hors de portée !
Au rythme où vont les prix des fruits et légumes ces derniers jours, et à moins de 50 jours de l’entame du mois sacré, l’on imagine mal comment les Algériens, au faible et moyen revenu, arriveront à faire des économies pour pouvoir aborder sans peine le Ramadhan. Et pour cause, la mercuriale des produits agricoles s’affole et affiche des prix qui laissent planer le doute quant à la capacité des ménages à faire face aux dépenses.
Ceci, alors que les bourses sont déjà mises à rude épreuve depuis l’entame de la nouvelle année avec comme effets la Loi de finances 2022.
En effet, durant la journée d’hier, une virée dans les marchés de la capitale fera observer une hausse injustifiée des prix sur les fruits et légumes notamment. Produit fort prisé par les ménages, la pomme de terre s’est vue affiché un prix hors de portée.
Ce produit est cédé entre 110 et 120 dinars le kilogramme. Et ça risque de ne pas s’arrêter là, l’on évoque même des prix « spéculatifs » allant jusqu’ à 200 DA. Car la période de récolte est toute proche et le terrain donc propice à la spéculation. N’est-il pas judicieux de s’intéresser à ce problème dans l’immédiat ? La tomate, cédée il y a quelques jours entre 90 et 100 DA est vendue à entre 130 et 140 DA/Kg, alors que l’oignon, un produit indispensable pour les préparations culinaires s’est vu grimper le prix pour atteindre les 75 DA. Le Prix du piment vert, dans ses variantes forte et douce, est affiché à 150 DA, les aubergines à 160 DA et les petits pois sont cédés au prix exorbitant de 200 DA. La tendance de la hausse des prix a touché l’essentiel des produits agricoles frais. Comme c’est le cas aussi et d’ailleurs des haricots verts cédés à … 380 DA alors qu’ils étaient stables autour de 300 DA depuis quelques jours.
La mercuriale des fruits aussi n’était pas du reste. Alors que la conjoncture profite aux commerçants les plus véreux, d’autant que le mois sacré s’approche, et comme pour donner un coup de grâce aux ménages, les prix des fruits, comme c’est le cas de la banane qui a atteint les 450 DA/Kg, se sont envolés en l’espace de quelques jours seulement.
Dès lors, le contexte actuel exige des autorités en charge, notamment le Commerce et l’Agriculture, de se consacrer dans l’immédiat au problème de la hausse anarchique des prix. Mais, hélas, les efforts semblent plutôt orientés vers le seul mois de Ramadhan.
Bien qu’un plan spécial pour le mois sacré devrait l’être tout aussi, rien ne peut justifier de faire abstraction de la hausse actuelle des prix. Car, à quoi servirait ce plan à moyen terme qui vise à stabiliser les prix durant cette période de l’année, si les ménages auront consommé avant cette échéance toutes leurs économies.
Farid Guellil