La mobilisation pacifique nationale des étudiants boucle, aujourd’hui, jour pour jour, son 6e mois de mouvement. Les étudiants vont, comme annoncé, hier, sur les réseaux sociaux, sortir dans la rue, pour marcher à travers les villes du pays. Et il s’agit de réaffirmer leur détermination à œuvrer à l’édification d’un État de droit et leur engagement constant dans la dynamique du Mouvement populaire pacifique pour cet objectif.
L’itinéraire qu’ils ont prévu à la Capitale mène de la Place des Martyrs, lieu de chute des manifestants, avant que la foule ne s’ébranle, vers dix heures et demi du matin, jusqu’à la Grande Poste et la Place Maurice Audin.
Un 27e acte pacifique qui s’annonce différent des autres. Et pour cause, cette action de protestation est la dernière avant la prochaine rentrée sociale.
Y a-t-il des signes qui donnent de bon augure àla suite de la marche des étudiants qui est attaché plus que jamais aux revendications du Mouvement populaire en général à l’occasion de la rentrée en particulier ?
La réponse à cette question se trouvera chez le sociologue Nacer Djabi. Hier, s’exprimant sur le journal El Watan, il donne son analyse : «Je suis persuadé qu’on va vivre un durcissement du mouvement populaire à partir de septembre prochain.» Pour lui encore, L’Algérien veut, désormais, «qu’on l’écoute, qu’on prenne en considération ses revendications. Les Algériens s’aperçoivent qu’ils ne sont pas pris au sérieux par le pouvoir et que ce dernier a une feuille de route qui exclut tout dialogue sérieux.»
Une analyse qui donne ainsi une idée sur les perspectives du mouvement qui se poursuit alors que nous sommes à quelques encablures de la rentrée sociale. Mouvement de masse qui ne saurait qu’être renforcé par l’action de la famille estudiantine. Preuve en est, la mobilisation est restée intact durant l’été, quoique cette période de grandes chaleurs ait influé sur la mobilisation. Malgré moins nombreux, ils ont continué de marcher pacifiquement à travers les quatre coins du pays. Pour eux, la rentrée sociale demeure un indice positif, vu que leur retour dans les campus à partir de la semaine prochaine va renforcer davantage leurs rangs.
Il y a lieu de noter également que le rendez-vous d’aujourd’hui s’annonce encore plus «positif» que le dernier en raison des efforts en matière de structuration de leur mouvement. Ainsi, la jeunesse du savoir et de la connaissance compte aller vers un cadre organisé pour que le mouvement ne tombe pas entre les mains de «pseudo-représentants» et delà aller probablement vers l’option du dialogue pour aider à sortir de la crise.
Pour rappel, les étudiants, s’activent ces derniers jours. Ils ont participé; samedi dernier, en tant qu’observateurs, à la rencontre de concertation entre les trois Dynamiques de la société civile et des acteurs de la classe politique issus de l’opposition qui s’est tenue à la Safex d’Alger.
Mohamed Amrouni