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Lutte contre la violence dans les stades : L’apport des psychologues et sociologues est primordial

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La lutte contre la violence dans les stades serait plus efficace si l’on impliquait psychologues et sociologues dans la recherche de solutions à ce fléau social, selon le professeur et chercheur à l’université Paris-Nanterre (France), Youcef Fates.

«Diverses causes sont derrière le déclenchement de la violence dans les stades, d’où la nécessité pour les responsables du football de mener sur le terrain, une étude approfondie pour vaincre ce fléau, en prenant en considération les avis des spécialistes en psychologie, en sociologie et en médecine», a affirmé M. Fates à l’APS. Selon le professeur Youcef Fates, les nombreuses études sur la violence dans les stades algériens, effectuées depuis l’époque coloniale jusqu’à ce jour, ont montré que ce fléau est causé par plusieurs facteurs dont le facteur psychologique que l’on retrouve également dans la période pré-indépendance. «Dans la période coloniale, les Algériens étaient violentés. Par conséquent, ils ont intégré cette violence du colonialisme (…) la société algérienne était patriarcale avec une prééminence d’un certain machisme», a estimé le chercheur, pointant du doigt également un «manque de fair-play» lors des rendez-vous sportifs, alors que «le plus important c’est la participation et le respect de l’adversaire et des foules». Le professeur Youcef Fates, qui a assisté récemment à un colloque international à Alger sous le thème : «L’activité physique et sportive : de la Formation à la Citoyenneté», a estimé en outre qu’il faut «éviter de considérer le sport comme un champ d’expression émotionnel de la jeunesse (…) si cette jeunesse n’a pas de moyens d’expression, elle s’exprime alors dans la violence et dans la masculinité». Le chercheur a critiqué par ailleurs, la démarche entreprise par les responsables du football algérien pour endiguer le phénomène de la violence dans les stades, indiquant que «le remède n’est pas d’imiter ce qui se fait en Europe et l’appliquer en Algérie».
Le remède, selon lui, «nécessite des études et des analyses sur terrain, or ce qui se passe, c’est qu’on a essayé de transposer les phénomènes occidentaux sur l’Algérie». Le professeur a préconisé, en revanche, la nécessité d’»inviter des sociologues, des psychologues et des médecins pour avoir un projet de réflexion jusqu’aux racines de cette violence» et trouver ainsi les solutions idoines à ce problème. Docteur d’Etat de la Sorbonne de Paris, dans la spécialité Education physique et sportive, Youcef Fates, 73 ans, est un chercheur algérien spécialisé dans l’histoire du sport algérien.
Il est diplômé de l’Institut supérieur des sciences et de la technologie des sports (ISTS) en 1970. Titulaire d’un doctorat en sciences politiques, il a enseigné au niveau du Centre national de l’éducation physique et sportive et également comme maître-assistant à l’université d’Alger.

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