La lutte contre le terrorisme s’étoffe et englobe, dorénavant, pratiquement tous les domaines susceptibles de mieux juguler ce fléau, qui ne cesse de se propager à travers le monde. En effet, outre les nombreux dispositifs opérationnels, législatifs et sécuritaire, des amendements au code pénal sont, ainsi, programmés et devraient aller, très vite, afin de stagner l’accroissement du danger. Ainsi, le nouveau projet de loi criminalisant tous les actes préparatoires au déplacement des personnes dans les zones de conflits, sera prochainement promulgué. C’est du moins ce qu’a fait savoir le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Tayeb Louh, en s’exprimant lors de la 31ème session du Conseil des ministres arabes de la Justice. à cet égard, le ministre a déclaré que « la législation algérienne sera renforcée prochainement par la promulgation d’une loi qui criminalise tous les actes préparatoires au déplacement des personnes dans les zones de conflits ainsi que les actes de propagande et d’incitation à la haine à l’effet de recrutement de combattants par le biais d’Internet ou autres moyens de communication », avant de poursuivre, « le terrorisme constitue la plus grande menace pour la sécurité de notre nation arabe en raison de son rapport avec des facteurs internes et externes qui alimentent ce phénomène et contribuent à sa prolifération et à son enracinement ».De surcroit, faisant allusion aux attentats de Paris du 13 novembre dernier, M. Louh a affirmé qu’en « dépit de tous les efforts nationaux et régionaux, nous assistons aujourd’hui à la recrudescence du phénomène du terrorisme et au drainage, sans précédent, de nombreux jeunes en vue de les emmener dans les zones de conflits ».
En sus, pour Louh « le phénomène des combattants terroristes étrangers menacent désormais les états et attise les conflits internationaux, d’où la nécessité pour notre Conseil de lui accorder tout l’intérêt nécessaire, à travers son introduction à l’ordre du jour du Conseil dans la colonne de la lutte antiterroriste, à l’instar de ce qu’a effectué la communauté internationale et le conseil de sécurité », a poursuivi Louh. Regrettant que ces derniers soient influencés par la propagande destructrice diffusée et menée par les groupes terroristes par tous les moyens, notamment les nouvelles technologies de l’information et de la communication ». Au sujet de la question de la paix, Louh a indiqué que « c’est là une question primordiale, notamment pour les pays qui vivent des situations d’instabilité ».Comme à l’accoutumée, le ministre n’a pas manqué de rappeler l’expérience algérienne en matière de lutte antiterroriste. Aussi, il a affirmé que « la justice a connu un véritable saut dans ses méthodes de gestion en introduisant les nouvelles technologies dans la gestion de l’action judiciaire et la prestation de service au citoyen.
Il a également été question de développer les méthodes de formation des magistrats, d’actualiser de façon constante, le système législatif pour s’adapter aux mutations sociales et aux derniers développements à travers le monde ».
Ainsi, il faut dire que le terrorisme n’est pas un problème uniquement sécuritaire, bien au contraire. En effet, la solution contre le terrorisme ne peut pas être seulement militaire. Car le terrorisme est un tout : il est psychologique, économique, culturel, et surtout juridique.
D’autre part, il dira qu’il est « déplorable que le monde arabe ait à vivre une telle tragédie humaine, face à laquelle nous devons intensifier nos efforts et mobiliser nos capacités dans le cadre d’un plan d’action commun qui préserve la dignité de l’individu arabe ».
« Avec la même détermination, nous devons faire face aux autres défis sécuritaires à l’instar de la propagation des armes, le trafic de drogue et la traite humaine, à travers la dynamisation des mécanismes juridiques régionaux, le renforcement de la coopération judiciaire et sécuritaire, la dynamisation de la coopération bilatérale, le développement de l’action des autorités chargées de la mise en œuvre des lois pour un échange, en temps réel, des informations liées aux réseaux criminels transnationaux et les moyens créés et utilisés pour qu’il n’y ait pas de place aux criminels », a souligné le ministre.Il est à rappeler, que l’Algérie était le seul pays à tenir un discours structuré sur le caractère transfontalier du terrorisme dès les années 90’ dans les instances et les forums internationaux, car les autorités ont vu dès le départ arriver les terroristes d’Afghanistan, de Bosnie, etc. pendant que la propagande et les fonds affluaient du monde entier et que certains pays arabes abritaient même des camps d’entraînement, etc. on aurait attendu, plusieurs années, avant que le monde entier ne se réveille sur le danger que représente le terrorisme.
Lamia Boufassa