Après avoir purgé une suspension de quatre mois pour avoir mordu un adversaire lors de la dernière Coupe du monde, Luis Suarez, le brillant attaquant Uruguayen du Barça est en train de revenir petit à petit à son top niveau, et nul doute que l’ex-canonnier de Liverpool va encore faire parler la poudre et encore plus lorsque ses automatismes seront au point avec Neymar et Leo Messi. Avant de profiter des fêtes de fin d’année avec sa famille, Suarez s’est longuement exprimé sur la chaîne de télévision de son club dans un entretien que notre collaborateur n’a pas raté.
Comment avez-vous vécu le temps de votre longue suspension sans jouer ?
Il fallait supporter. Cela faisait si longtemps que je n’avais pas porté de chaussures de foot que lorsque je suis revenu sur le terrain, elles me faisaient mal. J’avais perdu l’habitude mais aujourd’hui tout va bien.
L’adaptation a été difficile à Barcelone ?
Quand vous arrivez dans un nouveau club et encore plus à Barcelone, il est toujours difficile de s’adapter. Mais en disputant plusieurs matches, on finit par l’être.
Que vous demande le coach du Barça, Luis Enrique ?
Il m’a demandé de continuer ce que je faisais auparavant ailleurs. Il ne voulait pas que je change ma façon de jouer.
Et quel genre d’entraîneur est Luis Enrique ?
Tout le monde sait qu’il est très exigeant. Avoir un coach qui exige le maximum des joueurs chaque jour est bénéfique parce que cela ne vous laisse pas le temps de vous relâcher. J’ai la confiance de celui qui m’a recruté et cela est très bénéfique pour moi et je vais essayer de démontrer qu’il ne s’est pas trompé sur mes qualités.
Quel est votre rôle exact dans cette équipe du Barça ?
Le rôle d’un attaquant c’est aider l’équipe, que ce soit avec des passes décisives ou avec des buts. Bien sûr que je suis un attaquant et cela me plait d’inscrire beaucoup de buts et contre tous nos adversaires. Je dois reconnaître que ce n’est pas le cas actuellement, mais avec l’aide de mes coéquipiers cela viendra. Maintenant, quand l’équipe gagne c’est le plus important, même si je ne marque pas bien que je sois très exigeant avec moi-même.
Vous avez déclaré que vous étiez très à l’aise au Barça. Pourquoi ?
Oui, parce que je sens que j’ai apporté une aide importante à cette équipe avec des passes décisives et des buts. Parfois quand vous participez à un but ou que vous adressez deux passes décisives, cela vous rend plus satisfait que d’inscrire un but.
Que pensez-vous de la triplette que vous formez avec Neymar et Leo Messi ?
Je ne sais pas si cela doit faire peur à nos adversaires mais à leur place, je me méfierai toujours de cette triplette. Tout le monde connaît les qualités individuelles de Neymar et de Messi. Ces deux là jouent ensemble depuis longtemps et il est difficile de les arrêter.
Est-ce facile de jouer avec Neymar et Messi ?
Bien sûr parce qu’ils sont capables de réaliser des trucs incroyables et inimaginables. Au fur et à mesure du temps qui passe, que ce soit lors des entraînements ou des rencontres officielles, on s’aperçoit qu’ils ont un talent fou. Et sincèrement, il est plus facile d’évoluer avec ces deux «cracks».
Qu’est-ce qui vous a le plus impressionné chez Neymar et Messi ?
Neymar est surprenant par la qualité de sa technique. Dans les confrontations individuelles, j’ai été impressionné par sa vitesse d’exécution. C’est un joueur qui sait qu’il est rapide, mais en le découvrant sur le terrain, j’ai été bluffé. Quand à Messi, dans un tout petit périmètre, il est capable d’éliminer facilement trois ou quatre défenseurs et c’est vraiment fantastique.
Avec votre arrivée, le Barça joue désormais avec un véritable numéro 9 ?
Chaque entraîneur a sa propre méthode et sa tactique. Jouer avec un numéro 9 permet de fixer plus de défenseurs et cela donne plus d’espaces à nos milieux et aux autres attaquants.
Quelles sont les différences entre les défenseurs en Angleterre et en Espagne ?
En Angleterre, il est difficile de trouver des équipes qui ne pensent qu’a défendre. On a toujours des espaces pour jouer et lutter contre les adversaires. Les défenseurs anglais sont forts, très rapides, grands et costauds.
En Espagne, ils sont plus techniques et complémentaires et comme ils savent comment jouer le Barça, il y a moins d’espaces et c’est plus difficile de les tromper.
Quelle est votre opinion sur le tirage au sort des huitièmes de finales de la champions’ league qui vous propose Manchester City ?
Je crois que c’est le rival le plus fort parmi les équipes qui ont terminé deuxième de leur groupe. Ils voulaient nous éviter et on ne souhaitait pas les affronter à ce stade. Mais, nous savons que pour gagner la Champions league, il faut battre les meilleurs et cela doit débuter par l’élimination de City.
Et quel est votre avis sur cette équipe de Manchester City ?
C’est une équipe au style bien britannique c’est-à-dire avec beaucoup d’engagement, un jeu rapide et contre laquelle ce n’est pas facile de trouver des espaces. Elle a un grand entraîneur en la personne de Manuel Pelligrini et des joueurs d’un haut niveau capables de faire la décision.
Que doit faire le Barça pour passer l’écueil de City ?
Nous devons être extrêmement concentrés de la première à la dernière minute sur les deux rencontres aussi bien à l’aller qu’au retour. Nous devons tout donner sur le terrain et ne pas renoncer. Nous devons être très solidaires et unis à chaque moment pour ne pas risquer d’être éliminés.
À un niveau personnel, comment jugez-vous cette année 2014 qui s’achève ?
À un niveau personnel, je dois reconnaître que j’ai vécu des moments difficiles et très compliqués que je n’arrive pas encore à bien analyser. Puis, je suis revenu au Barça et c’était vraiment un rêve qui se réalisait. Après ma suspension c’était vraiment incroyable.
Un rêve qui a compensé des moments douloureux ?
Oui, je préfère garder ce rêve et oublier les moments difficiles que j’ai traversés. C’est une nouvelle année qui commence et place aux triomphes avec le FC Barcelone. Je ne pouvais pas rêver mieux.
Quels sont vous souhaits pour l’année 2015 ?
Avant tout, la santé pour moi ainsi que tout le bonheur du monde pour ma famille et mes proches.
Ensuite, et à un niveau professionnel, beaucoup de succès. Je suis dans un grand club où les trophées peuvent se gagner. Nous essayons de remporter au moins un titre cette saison.
Traduit de l’espagnol par Salah Eddine
