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LOUISA HANOUNE SUR L’OUVERTURE DES DOSSIERS DE CORRUPTION : «Ce n’est pas le moment»

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La secrétaire générale du Parti des travailleurs (PT), Louisa Hanoune, estime que le moment n’est pas propice pour l’ouverture des dossiers de corruption et les poursuites contre des hommes d’affaires. «Il faut attendre après la fin de la période de transition», déclare-t-elle en ajoutant que le peuple a demandé le départ du système en premier lieu», à travers le slogan «Partez tous !», après, précise Hanoune, nous vous jugerons et nous récupérerons les biens et les fonds publics». Une manière, pour la patronne du PT, de résumer les revendications populaires dans son allocution prononcée, hier, à l’occasion d’une réunion de la Coordination nationale de l’organisation des jeunes pour la révolution du PT. Ainsi Hanoune a défendu fortement l’homme d’affaires Issad Rebrab en le considérant comme une «victime». La patronne du PT pense que l’arrestation de Rebrab, le patron du groupe privé Cevital, pose beaucoup d’interrogations. «Cet homme a été victime de plusieurs pratiques discriminatoires en violation de la loi de la République», a-t-elle dénoncé, citant à cet effet le projet de la technologie révolutionnaire de Cevital «IVECO», ajoutant que l’arrestation du patron numéro un du Privé national est a perçue par les citoyens, à travers le pays, comme «une sorte de provocation ». Autrement, «cette opération apparait sélective et soulève bien des interrogations par rapport à ses véritables objectifs», dit Hanoune, en appelant, dans le même sillage, «à définir les responsabilités politiques de ceux qui ont élaboré des lois antinationales notamment les lois de finances», dénonce Hanoune. La SG du PT s’est interrogée également sur le fait que l’opération des arrestations n’a touché que la wilaya d’Alger sans les autres. «Et le reste des wilayas ? Veut-on nous faire croire que les 47 autres wilayas seront épargnées par la corruption ?» demande-t-elle sans pour autant citer de noms. Hanoune répond ensuite par dire : «Bien sûr que non ! Il n’existe aucune wilaya sur tout le territoire national qui n’est pas gangrénée par la corruption et la dilapidation de fonds par les trafiquants de tous genres», précise-elle. En insistant qu’elle n’est guère contre la lutte contre la corruption et les responsables de la dilapidation des fonds publics, mais «contre ce moment précis» qui a été choisi par «le Chef d’état major, Ahmed Gaïd Salah» qui ne correspond pas, selon elle, aux aspirations du peuple. «La justice a bougé suite à des dossiers déposés à son niveau et qu’elle serait devenue indépendante. Mais il s’agit ici de la même justice qui existait avant le 22 février et qui se pratiquait dans le cadre du même «système décomposé et pourri», souligne Louisa Hanoune, qui accuse Gaïd Salah de vouloir «détourner les attentions du peuple» de ses revendications principales, via, a-t-elle précisé, «cette compagne d’arrestations ». Elle s’interroge d’ailleurs sur le «pourquoi choisir ce moment ? Et comment peut-on croire que de si lourds dossiers peuvent-ils être liquidés aussi rapidement ?» demande- t-elle, ajoutant que «sans s’interférer dans les affaires de la justice, le choix du moment correspond à la tentative de replâtrer le système, en nous faisant croire que le système est réformable». Abordant la période de transition, la SG du PT a réaffirmé que la seule sortie à la crise actuelle, qu’elle voit salutaire, c’est celle d’aller vers une Assemblée constituante nationale «souveraine». C’est la seule solution «conforme à la volonté du peuple qui veut chasser le système dans sa totalité pour opérer une refondation politique institutionnelle nationale à travers une nouvelle Constitution produite par un large débat avec les citoyens dans des comités populaires et assemblées générales de wilayas qui dégageront, par la suite, des délégués. Cette Assemblée va diriger la transition et qui peut désigner, en son sein, un exécutif provisoire », explique Hanoune qui a réitéré son opposition à la feuille de route de Bensalah, chef d’État par intérim, et à celle de l’opposition.
Sarah Oubraham

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