L’Orchestre national algérien de variétés, dirigé par le maestro Farid Aouameur a présenté dimanche soir à Alger « Hymne à la liberté », un spectacle dédié à la chanson patriotique, rendu dans une nouvelle conception, aux rythmes actuels et aux styles de musiques qui s’adressent aux jeunes. Créé en octobre 2014, l’Orchestre national algérien de variétés compte une quarantaine d’instrumentistes regroupant des musiciens appartenant au genre traditionnel, d’autres au style moderne, dans l’ossature d’un orchestre philharmonique. « Cet orchestre va redonner à la chanson algérienne la place qu’elle mérite tenant compte du rôle de la jeunesse dans la promotion du patrimoine algérien » a précisé un des organisateurs du récital. Onze jeunes talents se sont succédé près de 75mn durant, sur la scène de la salle Ibn Zeïdoun de l’Office Riadh El Feth pour présenter dans des formes modernes, un répertoire qui d’habitude, résonne sous les tambours des marches militaires. Thawrat El Ahrar, chantée auparavant par Saliha Saghira dans les années 1970, a été rendue en instrumental, alors que Batwan’Ness Bik, de la regrettée Warda El Djazaïria, diva de la chanson arabe, a été interprétée en version « Slam / Rap » par Sidou la dose, dans un rythme ternaire permettant un balancement mélodique appréciable. D’un autre côté, les pièces Aleïki Minni Salem, interprétée par Walid du groupe « Smoke », Min Djibalina, entonnée par Linda Blues et El Dzaïr S’Wachou Thahya de la regrettée Na Cherifa, chantée par Kaouthar ont été rendues dans un habillage mélodique plaisant, conçu dans la douceur des rythmes et la profondeur des sonorités. Mawtini, chanté dans une version Reggae par Ilyas a suscité l’adhésion des spectateurs et incité au déhanchement, alors que dans Ya Chahid El Waten, la voix cristalline de Yousra de The Mess and Co, invitait à méditer le message des martyrs de la révolution. Hayet Zerrouk et son képi à la Tina Turner a interprété Houmat El Majd (Min Adjlika Ya Watani) mettant beaucoup de technique dans sa voix puissante et pure, avant de céder l’espace à Brahim Benhaoua à la trompette qui a permis le voyager à l’assistance à travers Ya Dzayer du regretté Ahmed Wahbi. Après quelques pièces interprétées en trio, Samir et Samy du groupe El Dey ont occupé la scène, enchaînant avec brio Ana Djazaïri dans des rythmes emballant qui n’ont pas laissé le jeune public indifférent. Les jeunes artistes, découverts par Yazid Ait Hamadouche, dans l’émission « Serial Taggeur » de la Radio algérienne, se sont rassemblés à l’issue du spectacle pour chanter ensemble Ana Salam, écrite par Kaouthar, sur la célèbre musique de We Are The World, composée par la star disparue Michael Jackson. Farid Aouameur et l’ensemble des instrumentistes ont conclu en entonnant l’hymne national algérien en présence de la ministre de la Culture Nadia Labidi et de directeurs et responsables du secteur. »Voilà l’Algérie, présente et debout par son riche patrimoine et à travers sa jeunesse qui porte et perpétue le message de nos martyrs » a déclaré la ministre de la Culture au moment d’honorer les artistes. Une compilation de huit chants patriotiques intitulée « Hymne à la liberté » a été éditée par la Radio nationale et Alger Chaîne 3 en partenariat avec l’Office national des droits d’auteurs et droits voisins (Onda), à l’occasion de la célébration du 52e anniversaire de l’Indépendance de l’Algérie.