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Liste des métiers pénibles : Guerre de légitimité chez les syndicats autonomes

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Alors que la liste des métiers pénibles qui pourront bénéficier de la retraite anticipée sera bientôt arrêtée, les syndicats autonomes crient leur désarroi en se disant « exclus » des consultations, qui étaient menées exclusivement par la Centrale syndicale.

Pour la plupart des syndicats autonomes, le ministère du Travail s’est contenté de prendre en considération les propositions de l’Union générale les travailleurs algériens (UGTA), alors que celle-ci n’est pas représentative et n’est pas le seul partenaire social sur le terrain. Ainsi, pour Ghachi Lounès, président du syndicat algérien des paramédicaux (SAP), « il est inconcevable que l’UGTA soit la seule à faire des propositions». «L’ex-ministre du Travail, Mohamed El Ghazi avait promis que la liste des métiers pénibles sera arrêtée en coordination avec les partenaires sociaux, mais nous n’avons pas été consultés», atteste-t-il en précisant que les «syndicats autonomes feront leur possible pour faire barrière à cette nomenclature». «On demande au gouvernement de ne pas accepter la liste des métiers pénibles», a précisé le président du SAP, qui déplore le fait que la « commission chargée de définir cette liste soit composée des membres inconnus de la scène syndicale algérienne». «Qui sont les membres de cette commission ? Personne ne les connait», s’interroge le syndicaliste, qui estime que ces «derniers ne sont pas représentatifs». «Normalement, tout le monde devait participer à ces consultations», a-t-il encore noté, en démontrant son désarroi : «Nous, on fait la grève et c’est eux qui définissent la nomenclature !». Idem pour Meziane Meriane, président du Snapest (Syndicat national des professeurs de l’enseignement secondaire et technique) qui appelle, encore une fois à ce que la profession d’enseignant figure sur la liste. Toutefois, il estimera qu’il «faudrait d’abord définir la notion de pénibilité d’un travail » en notant qu’«il y a la pénibilité morale qui peut être plus intense que la pénibilité physique ». Dans tous les cas de figure, si l’enseignement ne figure pas sur la nomenclature, le syndicaliste a affirmé que son entité «exprimera des réserves et la contestera par tous les moyens».
«On ne restera pas les mains croisées», a-t-il déclaré. Une chose est sûre, pour Meziane Meriane, l’UGTA a mené à elle seule les consultations, ce qui a créé un «sentiment de désarroi et de marginalisation» de la part des syndicats autonomes. Jugeant «dramatique» d’exclure ces derniers, le président du Snapest considère que «l’UGTA n’est pas le seul acteur de la scène syndicale algérienne ». Pour rappel, la commission a été désignée par le Premier ministre au lendemain de la révision de la loi sur la retraite. Celle-ci qui est classée sous la responsabilité de la Centrale syndicale est composée des juristes, des syndicalistes et compte environ 30 médecins dans plusieurs spécialités. Par ailleurs, il faut souligner, que la loi sur la retraite avait irrité beaucoup de salariés. Les syndicats autonomes qui se sont regroupés en un seul syndicat, l’intersyndicale en l’occurrence, avaient initié plusieurs actions de contestation. Rappelons, entre autres que la révision de la loi sur la retraite a été dictée par le souci de préserver l’équilibre des caisses de la sécurité sociale et la pérennité du versement des retraites à leur échéance.
Lamia Boufassa

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