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Liban : Échauffourées entre manifestants et forces de l’ordre à Tripoli

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Des échauffourées ont éclaté dimanche soir dans la ville libanaise de Tripoli entre les forces de l’ordre et des manifestants, a constaté une correspondante de l’AFP, après plusieurs jours de violents affrontements et de rassemblements dénonçant les répercussions économiques d’un confinement strict. Le calme était revenu au début du week-end dans la grande métropole du nord, une des villes les plus pauvres du Liban, après des heurts quotidiens qui ont fait un mort et plus de 400 blessés. Mais dimanche soir, des policiers positionnés sur les toits du Sérail dans le centre de Tripoli ont tiré des gaz lacrymogènes pour disperser de jeunes manifestants caillassant ce bâtiment administratif qui abrite le siège du gouvernorat du Nord et un tribunal, selon une journaliste de l’AFP. L’armée, déployée en fin de semaine après les troubles, a également tiré des gaz lacrymogènes, avant de finalement disperser les dizaines de manifestants dans le centre-ville, a précisé la correspondante. Dix blessés ont été soignés sur place, notamment après avoir souffert de difficultés respiratoires, a indiqué à l’AFP George Kettané, secrétaire général de la Croix-Rouge libanaise. Dans l’après-midi, ils étaient des centaines de manifestants rassemblés sur l’emblématique place al-Nour, épicentre de la contestation, après des appels sur les réseaux sociaux invitant les Libanais de toutes les régions à venir à Tripoli en signe de solidarité. Les manifestations, qui ont débuté le 25 janvier dénoncent les répercussions économiques d’un confinement imposé jusqu’au 8 février par les autorités pour endiguer une propagation exponentielle du coronavirus. L’armée a annoncé dimanche avoir arrêté 17 personnes soupçonnées d’implication dans des «actes de vandalisme» au cours de la semaine écoulée à Tripoli, notamment l’incendie de la municipalité. Les pouvoirs publics sont accusés de ne pas épauler les plus défavorisés, alors que depuis plus d’un an maintenant le pays est englué dans sa pire crise économique depuis des décennies, avec une dépréciation inédite de sa monnaie, une hyperinflation, des licenciements massifs et des restrictions bancaires drastiques. Ces derniers jours toutefois, certains politiciens et des médias n’ont pas manqué de s’interroger sur le caractère spontané ou non de cette mobilisation, dans un pays habitué aux tiraillements et querelles entre grands partis dominant l’échiquier politique. à l’automne 2019 la détérioration des conditions économiques avait été un des déclencheurs d’un soulèvement populaire inédit, dénonçant l’intégralité d’une classe politique inchangée depuis des décennies, accusée de corruption et d’incompétence. Aujourd’hui, plus de la moitié de la population se retrouve sous le seuil de pauvreté, selon l’ONU, et la part vivant dans l’extrême pauvreté a explosé, passant de 8% à 23%.

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