Jeudi passé, le «verrou» parlementaire a sauté devant le Premier ministre, Abdelaziz Djerad, qui a vu son plan d’action approuvé par la majorité des députés à main levée. Donc, après les applaudissements, les congratulations et les félicitations, le gouvernement va devoir se mettre à la tâche et mettre le programme d’action à l’épreuve du terrain.
Cet Exécutif, dont il est attendu des résultats, n’a pas droit à l’erreur, il doit aller au fond des choses et redresser une économie en mal de croissance qui frise la récession avec un matelas de réserves de change d’environ 60 milliards de dollars qui se rétrécit comme une peau de chagrin d’année en année , où, selon les prévisions de la Banque mondiale, la croissance du produit intérieur brut algérien devrait s’établir à 1,9% pour l’année en cours (2020), soit 0,2% de plus par rapport à ce qui a été relevé dans ses prévisions de juin 2019 dans lesquelles elle a projeté une croissance de 1,7% , ce qui est au demeurant insuffisant pour « relancer» l’économie nationale tous secteurs confondus, enclencher la croissance et répondre aux multiples besoins de la population qui restent énormes : logements , éducation, santé, emploi , transport… etc.
Enfin tous les secteurs sont en attente d’un véritable « lifting » ou d’une médication de cheval. C’est d’autant plus vrai que le pays a essayé plusieurs méthodes de « soins » au cours de ces dernières décennies mais sans résultats tangibles où des pans entiers de la population vivent encore dans la pauvreté et la précarité, ce qui en soi est intolérable dans un pays aussi riche que l’Algérie.
Le Premier ministre et son staff doivent créer de la richesse pour la redistribuer équitablement à tous les Algériens sans aucune disqualification. Ce plan d’action qui a été élaboré dans une conjoncture d’incertitudes marquée par des conflits armés aux portes du pays et une économie dont les voyants sont au rouge. Le Premier ministre qui a reconnu devant les députés que la tâche ne sera pas facile pour redresser ce qui a été laminé par des années de gabegie, de prédation et de dévastation , mais aussi il veut être rassurant en soutenant aussi que cela n’est pas impossible, et qu’il demande aux Algériens d’être patients et confiants aux engagement du président de la République.
En définitive, peut-on espérer que la médication de ce nouveau gouvernement, qui est aujourd’hui à la manœuvre dans différents secteurs, va-t- elle produire son effet à court et moyen termes ? En tous les cas le président Tebboune, à son niveau de responsabilité, aura la lourde tâche d’éradiquer ou du moins atténuer la détresse des Algériens, où la pauvreté happe les uns d’entre- eux. Et c’est son aspiration : Redresser le pays et le mettre sur rail, là où son prédécesseur l’a abandonné à une bande de vautours insatiables.
Mâalem Abdelyakine