Des efforts sont déployés actuellement pour valoriser le site archéologique « Aquae Serensis », sis dans la région de Chaâbat Beniane, dans la commune de Bouhanifia (wilaya de Mascara) afin de le faire connaitre et le préserver. Ce site archéologique se présente sous forme de ruines d’éléments architecturaux d’une ville romaine édifiée par l’armée en l’an 569 après JC. Il s’étend sur une superficie de plus de 3 hectares.
La direction de la Culture avait entamé ces actions de conservation par l’élaboration d’un programme spécial pour la valorisation de ce monument historique portant sur l’organisation de visites pédagogiques à ce site au profit des élèves des établissements scolaires, des stagiaires des établissements de formation, des étudiants des universités et des adhérents des associations culturelles, juvéniles et sportives. La même instance compte clôturer le site pour le protéger et la réalisation d’un panneau signalant les informations détaillées sur ce monument historique, ainsi que la programmation de fouilles en collaboration avec des laboratoires de recherche d’universités du pays et des archéologues en vue de « dépoussiérer » le site. Des rencontres et des journées d’études scientifiques, qui permettront d’apporter un éclairage sur ce site archéologique, seront programmées, sous l’encadrement de professeurs et de chercheurs de différentes universités nationales, selon la même source. La même direction vise à travers ce programme à faire de ce site l’attraction touristique archéologique la plus importante de la région.
Il s’inscrit également dans la stratégie du ministère de tutelle visant une exploitation et une valorisation des sites archéologiques classés au sein du patrimoine national.
Un monument datant de la période romaine
Ce monument archéologique est localisé sur la rive droite d’Oued Bouhanifia entre Chaâbat Beniane et Chaâbat Metbia où il a été initialement construit au cours de l’année 569 après JC comme une des forteresses de l’armée d’occupation romaine pour repousser la résistance menée par les habitants de la région. Le fort s’est ensuite développé pour devenir une ville romaine, considérée comme l’une des plus anciennes villes romaines de la région.
Selon la direction de la Culture, des recherches historiques réalisées, il y a des années, ont montré que la cité romaine Aquae Serensis s’est établie sur les ruines de la cité berbère de Takelmanet, en raison de sa situation géographique stratégique. Elle a été choisie par les romains, sous le règne de Trajan puis celui d’Antonine, comme centre militaire pour renforcer le flanc ouest qui entre dans le cadre de la ligne « Limes ». La même source a souligné que ce site archéologique est classé dans la liste des sites et monuments archéologiques en vertu de l’ordonnance N 281/67 du 20 décembre 1967.
La direction de la Culture a, par ailleurs, enregistré, ces dernières années, plusieurs agressions sur ce site archéologique par des habitants de la zone rurale voisine, qui ont entamé des travaux d’excavation pour construire une habitation in situ. Les travaux ont été arrêtés après le dépôt d’une plainte. Des éléments architecturaux de ce site ont été également enlevés dans le but d’exploiter les terres par des agriculteurs de la région. Afin de mettre un terme à ces actes de vandalisme et protéger le site, la même direction compte lancer prochainement une opération urgente de pose de clôtures de ces vestiges. Elle a saisi l’APC de Bouhanifia pour l’ouverture d’une voie menant à ce site dans le cadre des efforts de valorisation et de protection.