Accueil ACTUALITÉ Les vacanciers à la merci de la voracité des plagistes

Les vacanciers à la merci de la voracité des plagistes

0

La saison estivale avance à grands pas, la chaleur se fait d’ores et déjà ressentir et l’odeur du sable doré, des embruns et de la mer sont dans tous les esprits. Avec 1 600 kilomètres de côtes, l’Algérie est sans doute l’un des pays africains les plus riches en paysages. Toutefois, les services proposés par les gestionnaires de ces lieux restent à désirer. En effet, pour l’Algérien moyen, aller à la plage, est l’une des distractions les plus prisées. Cela devrait également être l’une des moins coûteuses. S’allonger sur une serviette, planter un parasol, s’abriter du soleil, se baigner, bronzer… Autant d’activités théoriquement gratuites et qui, pourtant, peuvent devenir très coûteuses. De fait, accéder à certaines plages en Algérie est presque devenu un loisir de luxe. Face à cette situation, la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Mme Nouria Yamina Zerhouni, se contente de jeter la balle dans le camp du ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales.
En effet, et lors de sa dernière visite de travail et d’inspection dans la capitale de l’Ouest algérien (Oran), la ministre chargée du secteur du tourisme a fait savoir que la concession des plages au profit des privés sera maintenue, remettant ainsi en question la récente déclaration du directeur central au ministère de l’Intérieur et des Collectivités locales, Haidar Khaldi qui avait assuré que les autorités vont mettre un terme à toutes les irrégularités, y compris pour ce qui est des parkings. «Nous allons proposer au gouvernement de ne plus autoriser la concession des plages et d’annuler les contrats existants», avait indiqué ce responsable.
En réponse, la ministre du Tourisme est allée jusqu’à dire que cette mesure est stipulée par la loi, tout en affirmant que les dépassements dans l’exploitation de ces espaces sont dus à l’absence de contrôle des Collectivités locales. Mais de quelle loi parle la ministre ? Il faut dire que plusieurs plages ont été squattées par de pseudo-concessionnaires qui agissent en toute impunité, offrant des services non adéquats aux attentes des estivants. Rappelons à cet égard que l’article 13 de la loi 03/02 du 17 février 2003, fixant les règles générales d’utilisation et d’exploitation touristiques des plages est très clair. Il énonce que toute exploitation touristique des plages est interdite sans l’obtention du droit de concession y afférent, alors que l’alinéa 2 du même article précise que tous les équipements installés au niveau de la plage exploitée, sans droit de concession, sont enlevés à la charge du contrevenant. L’article 18 de la même loi oblige à la délimitation de toute plage ouverte à la baignade qui doit disposer d’un plan d’aménagement déterminant les différentes zones d’occupation, les infrastructures, les équipements et les divers usages, y compris la ou les parties non soumises à la concession.
Sur le même sillage, l’article 5 de cette loi assure «l’accès gratuit aux plages qui doit être affiché sur des pancartes par les services de la commune». Cette loi est-t-elle respectée ? Absolument non, derrière les belles cartes postales des paysages de la mer algérienne, le désordre est le maître-mot. Notons, enfin, que l’arnaque sur les plages persistera en effet si des mesures adéquates ne sont pas prises, car cette pratique, a tendance à se généraliser. Tant qu’il n’y a pas une complémentarité entre les ministères, les choses vont s’empirer.
Par ailleurs, si le ministère du Tourisme n’est pas responsable de la gestion de ces lieux, on se demande pourquoi Mme Zerhouni va jusqu’à dire qu’elle misera sur la multiplication du contrôle et la délimitation des espaces réservés à chaque promoteur pour éviter tout dépassement. Elle a ajouté qu’elle a adressé une instruction à tous les walis des régions côtières pour réserver deux tiers (2/3) de ces espaces aux investisseurs privés et le tiers restant aux citoyens.
Sur un autre registre, Mme Zerhouni a infirmé la fermeture des fonds de soutien touristique et des métiers et de l’artisanat, affirmant que ces deux fonds sont opérationnels et ont présenté un rapport au ministère des Finances. Dans le même ordre d’idées, elle a rappelé l’importance du soutien de l’État à ce secteur sensible.
En somme, même si le ton est actuellement donné pour l’amélioration de la gestion de ces biens, il serait temps de cesser de parler de concession de plages et de tenter d’assurer des conditions agréables aux citoyens, en vue de passer leurs vacances en beauté.
Lamia Boufassa

Article précédentAir Algérie réceptionne un Airbus gros porteur
Article suivantAbderrahmane Mebtoul : «Les entreprises publiques doivent revoir les méthodes de promotion actuelles»

LAISSER UN COMMENTAIRE

S'il vous plaît entrez votre commentaire!
S'il vous plaît entrez votre nom ici

Ce site utilise Akismet pour réduire les indésirables. En savoir plus sur comment les données de vos commentaires sont utilisées.