Les monts de Tlemcen, une réserve forestière naturelle, viennent d’être intégrés au réseau mondial des réserves de biosphère de l’Unesco, lors d’une réunion du Conseil International de Coordination du programme de l’organisation onusienne sur l’homme et la biosphère. Cette décision a été favorablement accueillie par les responsables concernés, à leur tête le directeur du parc national de Tlemcen, qui considère que ce classement est « un acquis national de plus qui couronne des années d’efforts déployés par les services techniques qui ont soumis ce projet au Conseil de l’Unesco depuis 2010 ». Kazi Saïd a fait observer que l’instance qu’il dirige a toujours positivement répondu aux réserves exprimés par le Conseil. « Notre intégration au réseau de l’Unesco est une certification internationale qui nous honore d’une part et que c’est un nouveau pas de franchi qui nous incite à plus de travail pour protéger nos forêts et les promouvoir ». « Cette mise en relation avec ce réseau international signifie que nous pourrions bénéficier d’importants programmes pour une meilleure exploitation de ce patrimoine », a-t-il ajouté, rappelant que le parc national de Tlemcen est devenu, en 2010, membre du réseau mondial des forêts pilotes, dont le siège est basé au Canada, englobant de nombreuses forêts à travers le monde. Ce réseau s’appuie sur le mouvement associatif et les collectivités locales et les instances officielles des pays concernés pour créer des espaces en lien avec le patrimoine forestier, pour une bonne gouvernance. Réagissant à l’annonce de l’intégration de la réserve de la forêt des monts de Tlemcen au réseau de l’Unesco, le conservateur des forêts de la wilaya, Mohamed Doumi, a estimé que cette décision permettra de créer une parfaite symbiose entre l’homme et son environnement , pour une meilleure exploitation des ressources naturelles, selon une politique de proximité en lien avec les riverains pour assurer et créer un certain équilibre pour un développement durable des espaces. Cette opération a pour but également, a ajouté le même responsable, de créer une passerelle et un partenariat entre les pays concernés pour réaliser de grands projets visant à la promotion des forts et une gestion durable des ressources naturelles. Le même responsable a fait remarquer que « la forêt permet à la société d’initier diverses activités économiques rentables telles que l’écotourisme, l’élevage, l’apiculture, la culture du liège et l’industrie pharmaceutique. D’où l’intérêt de la préserver et de la protéger pour ne pas rompre un équilibre trop souvent fragile ».
Une réserve de plus de 8 000 ha
La réserve forestière du massif Tlemcénien, située dans le voisinage du parc national, couvre une superficie estimée à 8 222 hectares et comprend 13 zones dont 13 communes dont celles de Beni Snouss, Beni Behdel, Aïn Fezza et Mansourah. La réserve compte un couvert composé de plusieurs essences comme le pin d’Alep, le chêne liège, le chêne vert et les marrons de liège. Selon l’ingénieur Miliani Khedidja, chargée du dossier relatif au classement du site, les marrons de liège couvrent plusieurs étendues dans le massif forestier « Ahfir » dont les sites de « Tazarift » (625 ha), « Aïn El Mourdjane » (305 ha) qui produisent un liège de qualité, permettant à cette région de bénéficier, ces dernières années, d’études poussées en terme d’aménagement et de réaménagement de ces forêts et leur protection. Cette réserve dispose d’autres atouts dont un nombre important de sites d’une haute valeur touristique et autres lieux naturels comme « Ghar Boumaaza » et « Dhayat El ferd », classés dans la convention internationale de Ramsar. Ces zones accueillent chaque année un nombre important d’oiseaux migrateurs parmi les espèces les plus rares et menacés de disparition. Ce site naturel abrite également, la réserve de chasse « Moutas », d’une superficie de
2 000 ha, située sur les hauteurs des monts « Ahfir ». Celle-ci est considérée comme un espace idéal pour la densification du couvert végétal et repeuplement des animaux, grâce au programme de reforestation et de prise en charge qu’assure la direction du parc national de Tlemcen, selon l’ingénieur Miliani Khedidja. Cette spécialiste a souligné que cette réserve, créée en 1983, vise à améliorer les espèces d’oiseaux et œuvre au recensement de certaines espèces animales, menacées par le braconnage et le changement climatique, en plus du déséquilibre de l’écosystème.