Les dernières mesures prises par le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, en Conseil des ministres, touchant essentiellement au bien-être du citoyen et de l’activité économique, dans le cadre de l’examen et l’adoption du projet de Loi de finances 2024, a reçu un écho des plus favorables, auprès de bon nombre d’experts en économie.
C’est ainsi que le chef de l’État a ordonné « l’annulation de la taxe sur l’activité professionnelle (TAP), la réduction, au maximum, de la Taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour la production avicole et les produits alimentaires importés de manière générale », insistant sur « l’impératif d’accorder la priorité à la préservation du pouvoir d’achat des citoyens, avec les moyens disponibles et en tenant compte des équilibres financiers ».
Des directives qui vont permettre de «soutenir directement les prix, le pouvoir d’achat et la production locale », soutiennent, à l’unanimité, les spécialistes. Pour sa part, l’expert en économie, Farid Benyahia, a estimé que ces décisions sont à la fois « importantes et rassurantes », et qu’elles vont aider « à faire baisser les prix de produits de large consommation, surtout ceux importés ». Néanmoins, Benyahia souligne qu’il faudra en parallèle, « un contrôle de l’État», tout en reconnaissant que ces mesures «devraient contribuer à l’Algérie d’être une puissance économique notamment au niveau africain ». En termes de réalisations de logements, l’expert a salué les nouveaux chantiers en cours, relevant cependant l’importance de recourir à un « plan d’urbanisme intégré pour éviter le phénomène de l’inoccupation des habitations ».
« Lutter contre le marché informel »
De son côté, intervenant en faveur du secteur de l’artisanat, l’expert Ishak Kherchi a déclaré que cette mesure du chef de l’État « profitera, en premier lieu, à la catégorie des artisans, dont trois groupes distincts définis par les services du tourisme et de l’artisanat dans une nomenclature de 300 métiers ». Dans son rapport, Kherchi a précisé qu’il s’agit des artisans exerçant dans le domaine de l’alimentaire, notamment, et ceux exerçant dans la production artisanale de certains matériaux, ainsi que ceux liés à l’installation et à l’entretien ». Et d’ajouter : « la suppression de la TAP profitera donc à un large groupe d’artisans ayant un revenu moyen et sera répercutée sur les prix des produits de l’artisanat et permettra de manière indirecte à lutter contre le marché informel».
« Accélérer et généraliser le système de numérisation »
Enfin, et concernant l’avis de l’expert Kamel Kheffache, ce dernier estime que la suppression de la TAP « va impacter la trésorerie de l’entreprise, et la réduction de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) pour les produits alimentaires importés et la production avicole va pouvoir protéger le pouvoir d’achat du consommateur et soutenir les entreprises, sachant que les prix de certains produits de large consommation ont été touchés fortement par l’inflation ». Tout en admettant qu’« il est clair que l’État a décidé d’agir à travers ces mesures, afin de cibler les deux principaux acteurs de l’activité économique, qui sont l’entreprise et le consommateur final », Kheffache a souligné la nécessité de «mettre en œuvre l’instruction du président de la République sur l’amélioration du rendement fiscal par l’accélération et la généralisation du système de numérisation, afin de permettre aux entreprises d’effectuer la déclaration fiscale en ligne de manière à aider l’administration fiscale à avoir des informations précises sur le niveau des recouvrements», cela, en appelant l’État « à intensifier les contrôles et les actions de sensibilisation ». Abondant dans le même esprit, le président de l’Association algérienne de protection et d’orientation du consommateur et son environnement (APOCE), Mustapha Zebdi, a estimé que cette décision « entraînera une baisse des prix sur les marchés et améliorera ainsi le pouvoir d’achat des citoyens ». En outre, Zebdi a souligné « la nécessité d’un suivi sur le terrain par les autorités compétentes pour déterminer les prix réels de ces produits et empêcher les intermédiaires d’exploiter les marges », rappelant que « les associations de protection des consommateurs avaient demandé il y a deux ans une réduction de la TVA ».
Hamid Si Ahmed