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LES ALGÉRIENS S’Y PRÉPARENT ACTIVEMENT : Prélude à un 8e vendredi de marche pacifique

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Le mouvement populaire pacifique, entamé le 22 février dernier, n’est pas prêt à connaître son épilogue. Le peuple, déterminé à faire entendre sa voix, est résolu à poursuivre les manifestations, pour exiger le départ du système politique actuel et ses figures.

La désignation, mardi dernier, d’Abdelkader Bensalah, comme chef de l’état par intérim, ne semble pas calmer la situation. Bien au contraire, ça pousserait encore les Algériens à sortir par milliers, demain vendredi, pour dire non «au contournement» de leurs revendications. Une nouvelle manifestation monstre est, donc, attendue à Alger et dans toutes les wilayas du pays, pour le 8e vendredi du mouvement populaire pacifique. Après l’annulation du cinquième mandat, puis la démission d’Abdelaziz Bouteflika de son poste de président au bout de vingt longues années de règne, le peuple refuse de baisser les bras et continue d’exiger le départ des figures qui incarnent le système. Il revendique, notamment le respect de l’article 07 de la Constitution qui stipule que le peuple est source de tout pouvoir et que la souveraineté nationale lui appartient exclusivement, ainsi que l’article 08 qui réaffirme que le pouvoir constituant appartient au peuple. Le 8eme vendredi de marche intervient, notamment, après l’investiture d’Abdelkader Bensalah, comme chef de l’état par intérim, pour une période de quatre vingt-dix jours maximum. Cette démarche du pouvoir s’appuyant sur une lecture stricte de l’article 102 n’aura fait, à priori, qu’accentuer davantage la colère populaire. Celle-ci a été exprimée, faut-il le rappeler, hier, à Alger, et dans d’autres villes du pays, par une grande marche des travailleurs de plusieurs secteurs d’activités, ainsi qu’une grève générale ayant touché également plusieurs secteurs. Mardi, les étudiants avaient également marché dans le centre de la capitale et partout ailleurs pour exprimer leur refus contre cette investiture et exiger « le départ de tous ». Il est important de souligner qu’après le 7e vendredi de mobilisation populaire, les autorités semblent avoir décidé d’interdire les manifestations à Alger, sans qu’il n’y ait, toutefois, d’annonce officielle dans ce sens. Depuis samedi 6 avril, en effet, l’usage de canons à eau et de gaz lacrymogène par les forces de l’ordre a fait son retour pour disperser les foules.
Il a été également enregistré des arrestations de plusieurs syndicalistes, activistes politiques, avocats et des étudiants dans différentes marches, tenues au cours de cette semaine. La présence, demain, de la police est certes nécessaire pour assurer la sécurité et encadrer les manifestations, mais il y a lieu de s’interroger si les forces publiques feraient recours aux moyens de répression et qui est susceptible de conduire à des scènes d’émeutes ? Ce qui est sûre, toutefois, c’est que la pression populaire reste visiblement maintenue, notamment pour le cas Bensalah, et ce, jusqu’à ce qu’il serait probable, son remplacement par une autre personnalité, plus consensuelle et acceptée par le peuple. Il est de même pour le président du Conseil constitutionnel, Tayeb Belaïz, ainsi que le Premier ministre Noureddine Bedoui et son gouvernement, qui sont constamment appelés à partir eux aussi.
Ania Nait Chalal

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