Les bonnes nouvelles s’enchaînent pour l’économie algérienne. Elles viennent cette fois du Fonds monétaire international (FMI) qui a publié, hier, sur son site officiel, une carte interactive montrant les taux de croissance des pays du monde, divisés en 5 catégories, du plus rapide au plus faible.
Avec 4,7% de croissance du Produit intérieur brut (PIB) réel à la fin de l’année en cours, un des taux de croissance les plus rapides au monde, l’Algérie est dans la deuxième catégorie parmi les pays dont les taux oscillent entre 3 et 6 %, comme la Chine (3,2 %), le Canada (3,3 %), l’Australie (3,8 %) et la Turquie (5 %). A l’échelle du Maghreb, l’Algérie est en tête des économies en termes de taux de croissance, comparativement au Maroc (0,8%), la Tunisie (2,2%), la Libye (-18,5%) et la Mauritanie (4%). Dans la région de la Méditerranée occidentale, qui comprend l’Italie (3,2 %), la France (2,5 %) et l’Espagne (4,3 %), l’Algérie (4,7%) a le taux de croissance du PIB le plus rapide. Selon son dernier rapport sur les perspectives économiques mondiales, publié à l’occasion de la tenue des Assemblées annuelles conjointes avec la Banque Mondiale, le FMI qui tablait, dans ses prévisions précédentes, sur une croissance de 2,4% (au lieu de 1,9% estimé précédemment), a encore revu, il y a quelques jours, à la hausse ses prévisions de croissance pour l’économie algérienne en 2022- consacrée année de l’économie par le président Abdelmadjid Tebboune- à 4,7%, soit le double de ce qui était envisagé en avril dernier. Dans un contexte international marqué par des difficultés de caractère inédit et des prévisions pessimistes y compris pour les pays dits développés, c’est une très bonne indication concernant l’évolution de l’économie algérienne qui se prépare à intégrer le groupe des BRICS (Brésil, Russie, Inde, Chine et Afrique du Sud).
Il y a un mois, lors de l’ouverture des travaux de la rencontre Gouvernement-Walis, le président Tebboune a affirmé que l’Algérie avait pour objectif le développement du produit intérieur de manière à pouvoir adhérer aux BRICS. « Nous nous préparons dans ce sens », a-t-il ajouté. Le président Tebboune a expliqué qu’«il faut des conditions économiques pour intégrer les BRICS et l’Algérie remplit une bonne partie de ces critères». Pour la Chine, qui préside en ce moment les BRICS, l’Algérie est vue comme un « grand pays en développement » et un « représentant des économies émergentes ».
En 2021, déjà, le diagnostic établi par les experts constatait que l’économie algérienne s’était progressivement remise de l’impact de la pandémie de Covid-19, qui avait fortement ralenti toutes les activités du pays, et aussi de la baisse des cours du pétrole enregistrée en 2020. En 2021, l’économie algérienne a réalisé une croissance de 4%, selon le FMI qui ne prévoyait dans un rapport précédent qu’un taux de 3,4%. Aujourd’hui, la situation sanitaire est nettement moins préoccupante, elle ne freine plus l’activité économique. Quant au prix du baril de Brent, il s’est redressé et agit comme facteur avantageux.
Dernièrement, à l’occasion des travaux des Assemblées annuelles des institutions de Bretton Woods, le ministre des Finances, Brahim Djamel Kassali, a fait état d’une évolution positive de plusieurs indicateurs avec un retour de la courbe de croissance sur sa trajectoire ascendante, malgré les répercussions de la période difficile de la crise sanitaire et des bouleversements géostratégiques ayant conduit à la perturbation des chaînes d’approvisionnement et à l’inflation. Tout laisse penser que cette tendance va se poursuivre. Pour l’année 2023, le PIB réel algérien devrait enregistrer une croissance de 2,6%, selon les projections du FMI. L’impact sur l’emploi pour les années 2022 et 2023, devrait être important. Le FMI a tablé sur un taux de chômage, respectivement, de 11,1% et 9,8%. En 2021, ce taux a atteint 13,4%, selon le FMI qui estime que le chômage va reculer sensiblement en Algérie dans les années à venir.
M’hamed Rebah