Pour le secrétaire général par intérim du Rassemblement national démocratique (RND), Ahmed Ouyahia, il n’y a pas de quoi se lamenter quant à la chute drastique des prix du pétrole.
Et pour cause, les hydrocarbures ne représentent que 30% de l’économie algérienne, a estimé, hier, le chef de cabinet du président Bouteflika, lors d’une conférence de presse, animée, au siège de son parti à Ben Aknoun. à cette occasion, il a tenu, entre autres, à préciser que la « crise économique » n’est pas de la « faute du pouvoir », mais notre «faute à nous tous ». Pour sa deuxième sortie médiatique, depuis son retour aux commandes du parti, le 10 juin dernier, le patron du RND, est revenu sur ce qu’il qualifie de « mauvaise interprétation de son discours », lors du meeting qu’il a animé à la salle Ali Maâchi, la Safex, au mois de juillet dernier. En effet, pour lui, il n’a jamais été question de critiquer le Premier ministreet et son gouvernement. à cet égard, il a déclaré « je ne suis pas contre Abdelmalek Sellal. Au delà de la relation personnelle que j’ai avec lui, je suis le chef de cabinet de la Présidence, comment pourrais-je contredire Premier ministre ? ».
Il a, en outre, félicité le gouvernement qui est resté sur ses engagements, et ce, en dépit des multiples contraintes. Il a cité certains exemples dans lesquels l’Etat n’a pas fait marche arrière, à l’instar de la règle 49/51 et le non retour à l’endettement extérieur. également, le secrétaire général par intérim du RND a assuré que son parti est sur la même longueur d’ondes avec l’équipe de l’exécutif. « Nous sommes d’accord à 99% avec la politique du gouvernement », a déclaré l’intervenant.
Ouyahia a jugé vitale une réduction des importations pour faire face à la crise. « Si on ne réduit pas les importations nous irons à la mort », a-t-il insisté, en annonçant que son parti « votera » la loi de finances pour 2016.
Néanmoins, le secrétaire général par intérim a assuré que l’Algérie dispose d’une marge de sécurité lui permettant de dépasser la crise économique induite par la chute des prix du pétrole. « L’Algérie a une marge de sécurité et n’a pas besoin de recourir à un endettement extérieur », a-t-il dit. De surcroît, le chef de cabinet à la Présidence a, dans le sillage de la crise économique, abordé les conséquences de la chute des prix du pétrole en se prononçant contre le recours à l’endettement extérieur.
« Au RND, on aura mal au cœur au cas où cette décision est prise », a-t-il avoué, en estimant qu’ «aucun pays n’a donné autant de facilitations aux investisseurs. Mais en Algérie, il y a la corruption et la bureaucratie ». Cependant, il a regretté certaines mentalités chez les Algériens qui ne « travaillent pas assez ».
S’agissant de la diversification de l’économie algérienne, Ouyahia a contredit les spécialistes, en s’appuyant sur des chiffres « surprenants ». À cet effet, il indiqué que l’économie se repose en premier lieu sur les hydrocarbures, qui représentent 30% de celle-ci, pour l’agriculture, 5% pour l’investissement et 30% pour les services. Aussi, Ahmed Ouyahia qui a plaidé pour une lutte contre l’économie informelle, a rappelé que les évènements de l’huile et du sucre en 2011, étaient dus, essentiellement, aux pratiques frauduleuses des « détenteurs de l’argent sale.
Pour ce qui est du retour du crédit à la consommation, qu’il a interdit en 2009 et que le gouvernement Sellal veut réintroduire, il a précisé que « c’est une solution facile ». Pour lui, sans production nationale forte, il est inutile de réintroduire ce dernier. Le patron du RND met en garde contre l’inaction du gouvernement. « On ira droit au mur si on ne revoit pas certains aspects et si on ne diminue pas les importations », prévient-il. Tout en affirmant que tout les pays dépendant des hydrocarbures sont concernés par la crise et pas seulement l’Algérie.
Lamia Boufassa