En visite de deux jours en Algérie, à partir d’aujourd’hui, le secrétaire d’État britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth, Philipp Hammond, arrive à Alger, dans un contexte régional particulier, marqué, notamment, par les derniers évènements, en Libye.
Cette visite qui traduit la volonté des deux pays «d’approfondir» et de «promouvoir» le dialogue politique et le partenariat économique, entre Alger et Londres, sera l’occasion d’échanges de vues, notamment sur les récents évènements en Libye, au cours des entretiens qu’il aura avec les responsables algériens. Après l’assassinat des 21 Égyptiens par les terroristes de Daech, qui a fait réagir Le Caire, en procédant par des frappes de son aviation militaire contre des positions de ces terroristes à Derna, à l’ouest libyen, qu’en sera-t-il du processus du dialogue inter-libyen, sous les auspices onusiens. Pour rappel, ce processus a pu être entamé, janvier dernier, à Genève, et plus récemment, à Ghadamès, au terme d’efforts consentis d’acteurs, libyens, régionaux, dont l’Union africaine (UA) et internationaux, notamment l’ONU. La question libyenne au regard des donnes précitées sera au centre des discussions qui rythmeront, notamment, la rencontre entre le chef de la diplomatie algérienne, Ramtane Lamamra, et le secrétaire d’État britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth, Philipp Hammond. Des consultations qui ne manqueront pas d’aborder la teneur de risques majeurs que génère la situation chaotique en Libye, sur la région, laquelle situation profite aux terroristes et leurs réseaux de ramification, trafic d’armes et de drogues. Alger, qui n’a cessé d’affirmer que la solution politique en Libye est l’ultime voie à promouvoir, en vue de dégager une solution durable pour la paix et la stabilité dans ce pays, l’a réitéré en réaction aux derniers développements survenus en Libye. L’agression terroriste ayant ciblé des ressortissants égyptiens innocents, en Libye, crime qualifié «d’abject» par Alger, «en appelle à l’intensification des efforts pour encourager les Libyens à s’engager dans le dialogue» a déclaré, lundi, Ramtane Lamamra, soulignant, plus loin dans ses propos, l’importance «d’encourager les Libyens à interagir avec les efforts déployés dans ce sens, que ce soit par l’Algérie, ou l’ONU, pour mettre un terme à la spirale de violences, et parvenir à une solution pacifique». Par ailleurs, le Sommet des ministres des Affaires étrangères de l’Union européenne (UE), tenue le 19 janvier dernier, a vu les 28 membres de l’UE adopter deux mesures. Il s’agit de l’installation d’un expert de lutte antiterroriste dans «une douzaine d’ambassades de l’UE, à travers des pays «sensibles», et le lancement d’une offensive en langue arabe sur Internet, dans l’objectif de contrer la propagande des extrémistes. La teneur et la portée des relations bilatérales, entre Alger et Londres, qualifiées souvent par les deux parties «d’excellentes» conforteront davantage le dialogue politique entre Lamamra et Hammond, sur l’actualité régionale et internationale. «Les progrès enregistrés au plan des relations d’ensemble entre les deux pays», indique le communiqué du MAE algérien, annonçant la visite de Philipp Hammond à Alger, ont enregistré un saut qualitatif. Notamment, est-il précisé, suite à la «nouvelle dynamique de coopération qui s’est traduite récemment par la visite, à Londres, (décembre dernier, ndlr) du Premier ministre, Abdelmalek Sellal, et de la tenue du premier forum économique algéro-britannique», précise la même source. Avant d’être en fonction, juillet dernier, au poste de secrétaire d’État britannique des Affaires étrangères et du Commonwealth, Philipp Hammond a été, d’octobre 2011 à juillet 2014, secrétaire d’État à la Défense, après la démission de Liam Fox de ce poste.
Karima Bennour