En refusant de céder au chantage marocain, le Portugal est en passe de développer ses relations commerciales et son partenariat économique avec l’Algérie a souligné la presse espagnole qui rappelle que la voie est désormais ouverte vers la mise en œuvre du traité d’amitié et de bon voisinage signé en 2005 entre Alger et Lisbonne. Il faut rappeler dans ce cadre, que la dernière visite de M. Abdelmadjid Tebboune, le président de la République au Portugal et l’accueil qui lui a été réservé a suscité les appréhensions de la presse espagnole qui a soutenu que ce pays va suppléer Madrid qui a perdu le statut de partenaire de l’Algérie depuis l’alignement de Pedro Sanchez sur la thèse du Maroc de large autonomie des territoires du Sahara occidental dans le cadre de la souveraineté marocaine. Cette éventualité est soulignée par l’agence ‘’Independiente’’ qui a rappelé que lors d’une rencontre au sommet, tenue la semaine dernière au Maroc entre de hauts responsables portugais et des ministres marocains, le chef du gouvernement Antoni Costa avait clairement réaffirmé le soutien de Lisbonne au processus onusien de règlement du conflit du Sahara occidental. « Le Portugal n’a pas cédé au chantage marocain qui a refusé de soutenir sa proposition de large autonomie des territoires sahraouis », a indiqué l’agence qui a précisé que les socialistes portugais, qui continuent de soutenir la tenue d’un référendum pour l’autodétermination du peuple sahraoui, ont montré plus de fermeté dans la défense des intérêts stratégiques de leur pays contrairement à leurs homologues espagnols qui ont conduit à la rupture avec l’Algérie et toutes ses conséquences négatives sur l’économie du pays. Aujourd’hui et contrairement à l’Espagne qui a provoqué l’ire d’Alger, le Portugal voit une solution à la crise énergétique qui le menaçait. Aujourd’hui, il peut prétendre à diversifier ses sources d’approvisionnement en gaz et surtout à se libérer de la dépendance aux États-unis qui étaient son principal fournisseur. De plus, de larges perspectives de partenariat s‘ouvrent devant les entreprises économiques portugaises dont la présence en Algérie se limitait à quelques projets dans le secteur de l’hydraulique ou de l’habitat. Cette nouvelle page qui s’ouvre entre Alger et Lisbonne va accentuer la pression sur le gouvernement de Pedro Sanchez, acculé par les difficultés que vit l’économie de son pays, et également fragilisé par l’abandon de la traditionnelle position de neutralité de l’Espagne dans le conflit du Sahara occidental. De plus, la position géostratégique du Portugal, qui s’ouvre sur le canal de Gibraltar, ouvre de nouvelles perspectives à l’Algérie qui pourrait profiter de cet accès pour ses navires marchands ou encore comme pour faire passer une portion du gazoduc Galsi qui est prévu de relier l’Algérie au sud de l’Italie dans un premier temps avant de prévoir son extension vers d’autres pays. C’est dire que les appréhensions des Espagnols de voir l’axe Alger –Lisbonne se développer sont grandes et son essor ne fera qu’affaiblir encore plus l’économie ibérique mise à mal par les choix politiques et stratégiques de Pedro Sanchez qui a cédé au chante du Maroc et provoqué une crise économique sans précédent pour les entreprises de son pays.
Slimane B.
