Dans un entretien accordé au quotidien le Soir d’Algérie, le président de la toute fraîche Agence nationale de sécurité sanitaire (ANSN), le Pr Kamel Sanhadji, a affirmé que la réforme du système de santé repose sur deux éléments essentiels, à savoir les infrastructures et les ressources humaines. « La réforme doit inclure les deux éléments indissociables du système de santé: les infrastructures avec leurs modes de fonctionnement et les ressources humaines », a-t-il indiqué, tout en précisant que « les professionnels de la santé nationale sont les acteurs essentiels à l’origine d’une réforme ». Une sorte de partenariat « fort, important et indissociable », dit-il, entre, d’une part, l’Agence nationale de sécurité sanitaire, qui a pour vocation la conception, l’évaluation et l’expertise scientifique dans le cadre d’une réforme et, d’autre part, la réalisation et la gestion de cette réforme par l’administration centrale qu’est le ministère de la Santé. Pour le professeur biologiste, spécialiste en immunologie des transplantations, les budgets consacrés à la santé en Algérie ont été parmi les « plus importants des pays à revenu moyen », estimant que « la réforme constitue une question de sécurité sanitaire, pour répondre à la demande des citoyens algériens pour un accès à une offre permanente et équitable de soins de qualité ». Pour réussir sa prouesse de fonder un système sanitaire performant, et moderne, l’ancien député, représentant la communauté algérienne en Europe, de l’ancien parti unique FLN, estime que son modèle doit être sécurisé, en le mettant à l’abri des défaillances pour assurer ses missions consacrées par la Constitution, à travers notamment une stratégie de fonctionnement qui utiliserait les nouveaux écosystèmes compatibles avec les standards internationaux. L’éminent scientifique à compétences avérées à travers le monde n’a pas omis de faire le parallèle entre les pandémies et leurs répercussions et retombées directes sur la stabilité nationale, voire même la sécurité nationale, en citant en exemple le cas du Covid-19 qui a fait que les systèmes de santé de par le monde ont vu leurs capacités de réponse dépassées et débordées, pour de multiples raisons même historiques. Parmi ces dernières, le Pr Sanhadji cite, entre autres, l’absence de stratégie en matière de santé publique, des défaillances dans la planification, la formation et la gestion hospitalière, ainsi que l’inefficacité des mécanismes de contrôle.
O. B.
