Le panel de dialogue et de médiation entame, dès aujourd’hui, ses premières rencontres à convenir avec les partis politiques, la société civile et les personnalités nationales.
Selon le panel, les compagnons de Karim Younès vont commencer aujourd’hui à rencontrer les acteurs de la scène politique et nationale, comme annoncé, auparavant dans un communiqué publié jeudi, par cette instance mandatée par le chef de l’État, Abdelkader Bensalah. En effet, selon la même source, le panel a décidé d’ «entamer le dialogue national sans délai, selon un calendrier, qui sera annoncé ultérieurement».
Dans ce contexte, Bouzid Lazhari, l’un des membres de la composition du panel, désigné par le pouvoir il y a plus d’une semaine, a affirmé hier sur les ondes de la Radio algérienne, que «le dialogue est une nécessité» afin de sortir de cette situation. Selon lui, le but de la médiation est de «collecter les différentes solutions de sortie de crise proposées sur la scène nationale et politique» afin de sortir avec une seule feuille de route». Ajoutant en ce sens que cette dernière sera mise en pratique pour organiser «les élections présidentielles», souligne-t-il.
Lors de son passage sur les ondes de la Radio nationale, Lazhari a affirmé que «la situation actuelle du pays ne supporte plus de perte de temps» et que la revendication essentielle pour le moment est « d’entamer le dialogue» et de «s’asseoir autour d’une seule table», précise-t-il. En expliquant que le panel de dialogue et de méditation est chargé de la communication avec tous les acteurs de la société civile, les partis politiques, les personnalités nationales et aussi les représentants du mouvement populaire», détaille-t-il.
Dans ce cadre, le panel de dialogue a annoncé via un communiqué rendu public jeudi passé, que certaines personnalités, à l’instar de l’avocate Fatma Zohra Benbraham, la journaliste Hadda Hazem et le président de l’association des Oulémas Algériens, Abderrezak Guessoum, ont donné leur accord pour rejoindre le panel. Des noms qui ne semblent pas toutefois avoir le même poids que ceux qui ont refusé l’appel de Karim Younès. Il n’y a qu’à citer la moudjahida Drifa Ben M’Hidi, l’ancien chef du gouvernement Mouloud Hamrouche, l’ex-ministre Taleb Ibrahimi, le général à la retraite Rachi Benyellès et les avocats Mokrane Aït Larbi et Mustapha Bouchachi.
Dès lors, le panel de dialogue risque de recevoir les mêmes réponses de refus de la part des partis politiques, de la société civile et du Mouvement populaire qui rejettent, de fond en comble, la composition et la mission de cette instance. Autrement, ce beau monde refuse tout dialogue avec le pouvoir et toute élection organisée par le gouvernement de Bedoui. Lorsqu’encore des voix politiques optent pour un processus de transition démocratique et constituant, contrairement à la voie de sortie de crise passée exclusivement par une élection présidentielle «dans les meilleurs délais», comme soutenu par le chef d’état-major de l’ANP.
En revanche, de nouvelles têtes pourraient rejoindre la composition de ce panel, si les compagnons de Karim Younes comptent rencontrer les partis alliés au pouvoir, tels le FLN, le RND, TAJ et le MPA», surtout après que Fatiha Benabou, l’une des membres du panel, a indiqué que le dialogue ne devra «exclure personne».
Pour rappel, le panel avait été installé, jeudi 25 juillet, par le chef d’État, lors d’une audience qu’il a accordée à la présidence de la République, aux six membres de cette commission. Ses derniers ont été chargés de mener des consultations en vue d’un dialogue national «inclusif» devant déboucher sur l’organisation d’une élection présidentielle dans les meilleurs délais. Il serait tout aussi bon de souligner que cette commission a été initialement formée par six membres ; Karim Younès, Smaïl Lalmas, Fatiha Benabou, Bouzid Lazhari, Abdelouahab Bendjelloul et Azzedine Benaïssa. Toutefois, ce panel a connu deux défections, notamment celle de Lalmas et de Benaïssa, dont les membres restants pourraient «compter» désormais sur de nouveaux remplaçants.
Sarah Oubraham