Il n’y a pas d’autre solution que la paix, semble dire le mouvement qui a décidé de mettre en place un Comité de pilotage pour mener des opérations ponctuelles, tant politiques, administratives que sur le terrain pour faire aboutir les accords d’Alger.
Selon la presse malienne d’avant-hier, une délégation de la Plateforme et de la CMA (Coordination des mouvements de l’Azawad) a été reçue lundi 31 décembre 2018 par Lassine Bouaré, ministre de la Cohésion sociale, de la Paix et de la Réconciliation. «À l’issue de la rencontre, disent les médias à Bamako, Bilal Ag Cherif, président de la CMA et Me Harouna Toureh, porte-parole de la Plateforme, ont déclaré être venus rendre compte au ministre de la teneur de leur rencontre avec certains mouvements intéressés par la mise en œuvre de l’Accord de paix. Ils ont aussi dit au ministre qu’ils avaient convenu ensemble de mettre en place un comité de pilotage sur des opérations bien précises, bien ciblées en rapport avec la réconciliation, l’unité nationale et la sécurité. Concrètement, ce comité, dans sa capacité de synergie de rassembler tous les mouvements, toutes les populations, a pour but d’apporter plus de réconciliation, de créer le cadre de la renaissance de l’unité nationale et de prendre ensemble des mesures nécessaires pour stabiliser le Nord. «Il s’agit aussi d’apporter plus de sécurité aux populations qui sont en attente de vivre en paix dans le nord du Mali», a conclu Me Toureh. Pour rappel, les « Accords d’Alger», ont connu plusieurs étapes. Le 19 février, le gouvernement malien et les rebelles de la coordination des Mouvements de l’Azawad valident un nouveau document de cessation des hostilités alors que les négociations pour un accord de paix se poursuivent à Alger. Le 1er mars, un accord de médiation est proposé par l’Algérie, le document est paraphé par le gouvernement malien et les groupes loyalistes, mais les représentants de la CMA hésitent et demandent un délai avant de parapher le texte en raison de l’hostilité d’une large partie de la base des mouvements rebelles à un texte qui ne prévoit ni autonomie ni fédéralisme pour le nord du Mali. Finalement, le 10 avril, la CMA annonce qu’elle refuse de parapher l’accord en l’état.
Le 27 avril, le GATIA et le MAA loyaliste prennent le contrôle de la ville de Ménaka. Ce qui provoque de nouveaux combats entre les rebelles et les milices loyalistes. Cependant la Coordination des mouvements de l’Azawad paraphe l’accord d’Alger le 14 mai, mais refuse de signer le texte. Le 15 mai à Bamako, alors que des combats ont lieu le jour même dans les environs de Ménaka, l’accord de paix est signé par le gouvernement malien et les groupes loyalistes ainsi que plusieurs États et organisations au nom de la médiation internationale : l’Algérie, le Burkina Faso, la Mauritanie, le Niger, le Nigeria, le Tchad, l’Union africaine, l’ONU, la Cédéao, l’OCI, l’Union européenne et la France, mais sans la présence des représentants de la CMA.
Finalement, la CMA, soumise à la pression de la communauté internationale, signe l’accord le 20 juin à Bamako. Le texte est signé par le représentant de la CMA, Sidi Brahim Ould Sidati, un dirigeant du MAA.
I.M.A.