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LE HIRAK SIGNE SON GRAND RETOUR DANS LE 29E VENDREDI DE MOBILISATION : à quand le dénouement de la crise ?

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Après avoir réussi à maintenir la pression de la rue pour imposer le changement pendant toute la saison estivale, ils étaient des centaines de milliers d’Algériens à manifester pacifiquement, hier à Alger. Une première manifestation après la rentrée sociale pour réclamer l’instauration d’une République libre et démocratique.

Lors de cette démonstration de force, les manifestants comptent passer à la vitesse supérieure si d’ici là le pouvoir «continue à ignorer» les revendications du peuple, comme pouvait-on résumer quelques slogans du jour. Dans une ambiance festive, les manifestants ont battu, hier, le pavé à Alger pour le 29e vendredi consécutif, en signant notamment leur grand retour dans la rue, après trois jours de la rentrée sociale. Les Algériennes et Algériens se sont remobilisés massivement dans la capitale afin d’exprimer leur rejet de l’échéance électorale dans le climat actuel des choses. La semaine dernière, le chef d’état-major de l’ANP, Ahmed Gaïd Salah, a suggéré, au chef de l’État, la date du 15 septembre prochain pour annoncer l’échéance présidentielle pour son organisation avant la fin de l’année en cours, soit dans les délais constitutionnels.
« On ne votera pas jusqu’à que vous partiez tous », scandent les premiers manifestants. Dès les premières heures de la matinée, les marcheurs ont investi la capitale Alger, pour une nouvelle marche populaire afin d’appuyer, une nouvelle fois, leurs revendications légitimes, dont les actions sont entamées depuis le 22 février dernier. S’il y a un slogan phare à cette 29e mobilisation pacifique, ça sera sans doute, pour les manifestants d’exprimer leur «rejet des élections et du dialogue, le départ du système et de toutes ses anciennes figures, la libération des détenus d’opinion et l’application des articles 7 et 8 de la Constitution».
Les marcheurs se sont d’abord rassemblés au niveau de la rue Didouche Mourad, brandissant des pancartes et des banderoles contre le système politique, scandant des slogans contre les dernières propositions concernant l’organisation des élections présidentielles tandis que le pouvoir  défend la solution à la crise passant exclusivement par l’organisation d’un scrutin présidentiel pour élire un nouveau président. La réponse du  » hirak » était comme d’habitude : « makach intikhabat mâa el Issabat » (pas d’élection avec la bande). En outre, pour mettre en évidence l’identité amazigh, les manifestants ont crié haut et fort  » les Algériens imazighen ».
Comme un seul homme et d’une voix à l’unisson, les manifestants ont, à travers divers slogans, menacé de durcir les actions de protestation. «Ma tkhawfounech ya l’issabet», (vous nous ne nous faites pas peur, bandes) ou encore «État civil et non militaire», entre autres slogans. Ces derniers lancés, comme à l’accoutumée à l’encontre du panel de Karim Younès, ainsi que le chef de l’État par intérim Bensalah et son Premier ministre Bédoui. Les manifestants ont adressé des messages forts au système  politique en place. Aussi, après avoir réclamé l’application de la Constitution afin de trouver des issues pour cette crise, les marcheurs ont insisté notamment sur la libération des détenus d’opinion, en scandant « atelgou zouâama » (libérez les détenus).
Au milieu de la foule, un petit groupe de manifestants qui portaient tous des maillots verts ont clamé la  » libération de l’ex-général Ali Ghediri », ce geste a été très vite chahuté. Ce groupe a été chassé par les manifestants qui l’ont expulsé du carré.  » On ne savait pas que ce Ali Ghediri est un détenu d’opinion », s’exclame un protestant.

Le jardin de la Grande Poste clôturé
Après la clôture définitive des escaliers de l’emblématique Grande Poste à Alger, une partie du jardin Khemisti, jouxtant l’important bâtiment de la capitale, a été fermé par des barreaudages métalliques. Lorsque les manifestants, qui sont issus de la Casbah et Bab el Oued, sont arrivés sur les lieux, ils ont commencé à crier  » Ya lil âare, ya lil aâre, Assima tahta el hissar ! » (Quelle honte ! La capitale en état de siège), un slogan qui sera repris en chœur.
Ce que nous avons constaté, lors de ce 29e vendredi, la mobilisation citoyenne intervient avec plusieurs nouveaux faits qui ont marqué l’actualité politique du pays. Ce qui est sûr, les manifestants  promettent que le mois de septembre sera un vrai souffle pour leur mouvement, en menaçant même d’aller vers une grève générale qui peut toucher tous les secteurs. En fin de l’après-midi, les manifestants ont commencé à se disperser.
Med Wali

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