Le Maroc continue de compter ses échecs diplomatiques et de constater chaque jour un peu plus que sa thèse de large autonomie des territoires sahraouis dans un cadre de souveraineté marocaine est éculée et contraire à la légalité internationale. Un récent rapport du département d’État américain sur la situation des droits de l’homme (2022) au Maroc a considéré le Front Polisario comme un mouvement de libération. Ce document, qui a mis le Maroc aux abois, est venu détruire la thèse de Rabat qui a toujours tenté de présenter le Polisario comme un groupe et une organisation séparatiste terroriste. Le rapport du département américain a été très critique à l’égard des nombreuses atteintes aux droits de l’Homme. Il contraste avec les rapports, rendus publics il y a quelques années et qui étaient indulgents avec le Maroc et ne mentionnaient aucun acte d’atteinte aux libertés ou aux droits de l’Homme. « L’effronterie » marocaine a été bénie et encouragée par la mansuétude de l’ancien président américain Donald Trump, qui avait conditionné le soutien de son pays à la thèse marocaine de large autonomie des territoires sahraouis par !a normalisation des relations diplomatiques de Rabat avec Tel Aviv. Sitôt parti de la Maison Blanche, le nouvel homme fort des USA, Biden, a annulé la reconnaissance de la souveraineté marocaine sur les territoires sahraouis et a gelé la décision d‘ouvrir un consulat américain à Dakhla occupée. Le rapport du Département américain des Affaires étrangères cite nommément le Front Polisario qu’il qualifie, au grand dam du Maroc et son makhzen, de mouvement de libération qui a pris les armes en 1975 après le départ de l’ancienne puissance coloniale et jusqu’à la conclusion, en 1991, d’un accord de cessez-le-feu et la mise sur pied d’une mission de maintien de la paix (Minurso), sous l’égide de l’Onu. Le rapport souligne que depuis le retrait du front Polisario de l’accord de cessez-le feu en 2020, des rapports de médias font part de combat entre les forces armées royales et les combattants du Polisario tout le long des points de contrôle du mur de séparation étendu sur plus de 1700 miles. Le document rappelle que la délégation de l’ONU pour l’organisation d’un référendum au Sahara occidental a vu sa mission prolongée le 27 octobre dernier.
Par ailleurs, le rapport cite le cas de manifestants pour l’indépendance du Sahara occidental qui ont été maltraitée et ont subi un traitement dégradant, appelant à leur libération sans condition. «Le 16 avril dernier, des individus inconnus ont agressé des activistes sahraouies dans le domaine des droits de l’Homme, après leur sortie du domicile de la militante Soltana Khaya assignée à résidence surveillée. Malgré les assurances des autorités marocaines d’ouvrir une enquête sur l’incident aucune conclusion n’est venue éclaircir les faits », indique le document. Sur le plan diplomatique c’est une véritable gifle que vient de recevoir Bourita et son Makhzen. Ce sont ses certitudes qui sont ébranlées après la sortie du département américain des affaires étrangères qui lui a rappelé que le Front Polisario est un mouvement de libération, que le Sahara occidental est un territoire qui vit sous occupation et que le seul cadre pour régler ce problème qui dure depuis 1975 est un référendum d’autodétermination du peuple sahraoui conformément aux résolutions de l’ONU, de l’UA et les différentes motions votées par la communauté internationale.
Que peut agiter aujourd’hui Bourita et son Makhzen pour justifier l’occupation des territoires sahraouis et la mise à sac des richesses d’un peuple qui continue sans faillir de mener une guerre de libération depuis 1975.
Slimane B.