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LE CHAN 2022, DEUXIÈME DÉFI RELEVÉ PAR L’ALGÉRIE EN MOINS D’UNE ANNÉE : Le sport pour le rayonnement national

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Quoi que l’on puisse dire sur les potentialités de l’Algérie à organiser des rendez-vous sportifs d’envergure, le « succès fulgurant des Jeux méditerranéens d’Oran », en est une preuve irréfutable.

C’est ce qu’a déclaré le président de la République, Abdelmadjid Tebboune, à l’occasion de l’inauguration du stade ‘’Nelson Mandela’’ de Baraki. Une portée méditerranéenne indissociable de son caractère arabe, allusion faite à la réussite retentissante du Sommet arabe « à travers lequel l’Algérie a démontré son appartenance à la nation arabe », comme l’a si bien souligné, jeudi, le chef de l’État. Et si l’Algérie a su marquer son appartenance tant à la Méditerranée qu’à la sphère arabe, elle n’en est pas moins africaine, et pour preuve, avoir donné le nom de Nelson Mandela à la nouvelle enceinte de Baraki, n’est pas fortuit. Cela dénote en effet de cette image africaine que l’Algérie a toujours tenté de véhiculer dans le concert des nations. « Aujourd’hui et grâce à cet édifice qui porte le nom de l’homme symbole Mandela, nous affirmons notre identité africaine ». Une volonté politique qui dépasse de loin ces trois concepts d’appartenance, eu égard aux efforts consentis par l’Etat algérien au niveau local, pour le renouveau du sport national d’une manière globale, par les nouvelles infrastructures, et plusieurs prises de conscience à l’égard notamment du sport roi, le football en l’occurrence. En effet, durant l’année écoulée, les nouvelles directives de la FAF, et dans son sillage la création d’une nouvelle DTN, et par l’occasion l’annonce d’un contrôle strict du ministère des Sports sur les gestions financières et administratives des instances footballistiques (FAF, Ligues, clubs,…), sont autant de signes forts et révélateurs d’un grand coup de pied dans la fourmilière, en vue d’assainir le football national. Certes, le championnat national et nos systèmes de formation sont loin d’être parfaits, mais la solide détermination de l’État à donner une nouvelle dimension au sport en général et le football en particulier, est un fait que nul ne peut négliger.

Instrument de soft power, ou la géopolitique du sport
Le sport et la politique étant intimement liés, comprendre les enjeux d’une telle manifestation sportive nous renvoie à d’autres paramètres. Ayant pris conscience de l’importance du sport comme pilier de l’identité nationale, et que le prestige des réalisations sportives est indéniable, le président Tebboune a compris que le sport et la diplomatie pouvaient se jouer sur le même pied. Dans le souci de déployer une certaine stratégie d’influence, comme moyen de hisser le drapeau national sur la scène internationale, de renforcer l’image de marque de l’Algérie, et donc, d’en faire un instrument majeur de soft power, la démarche de Tebboune jeudi à l’inauguration du stade de Baraki, est un fait des plus marquants. Et la présence du président de la Fédération internationale de football (FIFA), Gianni Infantino, et le président de la Confédération africaine de football (CAF), Patrice Motsepe, ont été pour le président algérien, un terreau fertile pour non seulement pour affirmer les potentialités de l’Algérie, mais aussi pour donner un aperçu de ses capacités quant à sa diversification économique. Et les éloges d’Infantino sont là pour prouver ces dires. « Je voudrais remercier le président de la République pour nous avoir accordé cette excellente audience où nous avons passé en revue les questions liées au football, à la jeunesse et à l’Afrique. Je suis très heureux de participer à l’inauguration de ce magnifique stade, baptisé du nom de Nelson Mandela, une vraie enceinte de football dont l’Algérie, l’Afrique du Sud et la Fifa sont fiers », a déclaré Infantino, ne manquant pas de mettre l’accent sur « le travail extraordinaire accompli ces derniers mois pour la préparation du CHAN-2022 », tout en se réjouissant « de travailler avec l’État et le gouvernement algériens ainsi qu’avec la Fédération algérienne pour donner un futur radieux au football ». Même son de cloche pour le président de la CAF, qui pour sa part, s’est dit « très honoré » par l’audience que lui a accordée le Président Tebboune. « C’est une journée très spéciale pour nous avec l’inauguration de cette magnifique enceinte par le président de la République algérien. Je remercie Tebboune pour avoir baptisé ce stade du nom de Nelson Mandela, un leader pour le monde et pour tous les enfants de l’Afrique. Je souhaite toute la réussite pour le CHAN-2022 », a-t-il souligné.

L’Algérie sur le toit de l’Afrique, ou la diplomatie sportive
Le football constitue ainsi un pilier du rayonnement national. L’organisation réussie d’une manifestation sportive peut en effet attirer de la sympathie pour un État, et établir un lien avec l’opinion publique, tant au niveau régional, continental, qu’international. Les grands événements sportifs sont devenus le prétexte parfait pour la diplomatie secrète, car les diplomates profitent de ces occasions pour discuter et résoudre des questions très éloignées du sport. Le sport n’est donc pas l’exclusivité des sportifs, mais plutôt un stade pour les acteurs de la diplomatie sportive, impliquant les institutions, les sponsors, la couverture médiatique et, surtout, les spectateurs. De ce fait, les responsables de la diplomatie ne peuvent plus ignorer le monde sportif. Dans ce contexte, l’invitation de marque adressée au petit-fils du défunt leader sud-africain, Nelson Mandela, Zwelivelile Mandela, est un acte diplomatique légitime, prodigieux et spectaculaire. À cette occasion, le jeune Mandela s’est d’ailleurs dit  « très heureux » de participer à l’inauguration du stade Baraki, baptisé du nom de Nelson Mandela qui « considérait l’Algérie comme son deuxième pays ». Et de poursuivre : « C’est une reconnaissance pas uniquement pour l’Afrique du Sud mais pour toute l’Afrique de baptiser cette enceinte sportive du nom du défunt Mandela. C’est un honneur pour la famille Mandela de se retrouver ici en Algérie. Nous allons continuer à nous battre pour les causes africaines, notamment celle du peuple du Sahara occidental, dernière colonie en Afrique. Nous devons unir nos efforts pour que le peuple sahraoui puisse avoir son indépendance et sa souveraineté. J’ai parlé avec le président de la République pour la consolidation des relations bilatérales avec l’Afrique du Sud dans le cadre du parlement africain, l’Union africaine ainsi que les Nations unies, afin de continuer le travail entamé par le défunt Mandela ».

Les coulisses de la CAF s’invitent en Algérie
Ce sera la septième édition du CHAN, mais la première fois que l’Algérie l’accueille. L’occasion pour le pays de dévoiler un tout nouveau stade, comme joyaux dédié au football et au football continental, histoire de marquer cette saga africaine. Le stade Nelson Mandela d’Alger compte 40 784 places assises et sera le théâtre de plusieurs matches importants de la compétition, dont le match d’ouverture d’hier et la finale du 4 février prochain. Trois autres enceintes sont programmées pour ce rendez-vous africain, à savoir le stade Miloud Hadefi à Oran
(40 000 places), le stade Mohamed Hamlaoui à Constantine (22 000 places) et le stade du 19 mai 1956 à Annaba (56 000 places). De quoi faire saliver certaines parties, car bien avant que l’on connaisse la suite du parcours de ce CHAN, cette compétition apparaît d’ores et déjà comme une victoire politique diplomatique pour l’Algérie, et les autorités algériennes ont prédit une campagne médiatique sans précédent à son égard. Et n’en déplaise à ceux qui critiquent l’Algérie pour ne pas avoir réussi à peser dans les coulisses de la CAF, dans le sillage de ses réalisations infrastructurelles, l’Algérie peut se targuer d’être aujourd’hui sous les projecteurs de l’instance du football africain. Cerise sur le gâteau, le Président Tebboune a annoncé « la réalisation d’un stade à Ouargla et d’un autre à Béchar », précisant que ces réalisations « seront au service de la jeunesse algérienne et contribueront à améliorer ses performances sportives ». Autre projet annoncé par le chef de l’État, le lancement du projet d’extension, de modernisation et d’installation de toiture au niveau du stade olympique du 5 Juillet, à Alger. Durant ce CHAN qui fait partie intégrante du marché des transferts intra-continentaux, et où les talents ne manqueront pas, l’Algérie sera probablement la favorite des bookmakers. Eh bien, pour ceux qui souhaitent entrevoir les stars africaines de demain, le CHAN reste la plateforme incontournable. Raison de plus pour garder un œil sur ce tournoi international des plus uniques.
Hamid Si Ahmed

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