L’assassinat du journaliste Khashoggi, unanimement dénoncé par la communauté internationale, a fragilisé la position de l’Arabie saoudite ; celle-ci est prête à toutes les concessions, quitte à produire plus, beaucoup plus, pour faire baisser les prix du baril sur les marchés pétroliers.
L’expert financier Noureddine Legheliel, qui a été, entre autres, analyste boursier et travailleur pour la banque suédoise Carnegie, nous en brosse un tableau glaçant.
« Le mini-sommet qui s’est tenu á Alger entre les pays de l’Opep et les pays non-Opep s’est terminé sur un accord de statu quo qui veut dire que chaque pays membre de ces deux blocs pétroliers maintienne sa production pétrolière actuelle inchangée. «Les acteurs des marchés pétroliers et même les analystes pétroliers furent surpris par cet accord ce qui a provoqué une surraction sur les prix du Brent et du Wti , le cours du Brent qui valait 78,68 dollars le vendredi 21 septembre s’est retrouvé à 86,36 dollars le mercredi 3 octobre . Les acteurs des marchés pétroliers internationaux qui apprehendaient les retombées des sanctions économiques Us contre l’Iran sur le cours du Brent espéraient une augmentation de production de 500 000 -700 000 barils par jour. des pays présents au mini-sommet d’Alger. «il est quand même curieux de constater la coincidence du meurtre du journaliste saoudien Jamal Khashoggi par les services spéciaux de Riyadh avec le pic du cours du brent qui avait atteint 86,36 dollars le mercredi 3 octobre 2018 . Car le lendemain de la disparition du journaliste, après cette date le cours du pétrole Brent avait entamé une marche vers le bas et au fur et à mesure que l’affaire du meurtre de Khashoggi prenait de l’ampleur sur les arènes médiatiques et politiques occidentales , la tendence baissière du prix Certes, les volumes d’échange des contrats à terme aussi bien à la bourse de Nymex qu’à la bourse londonienne de ICE n’étaient pas au dessus de la moyenne ; un scénario où des acteurs avisés du marché pétrolier ne veulent pas dévoiler leur strategie . Mais merci à la transparence dont font preuve les marchés des matières américains où on constatait, des positions ouvertes une dimunition à long terme et une augmentation à court terme tenues par les financiers (les institutions financières internationales qui ont des tradeurs de pétrole). Le mardi 23 octobre 2018, le ministre saoudien du Pétrole, Khalid al Fatih, déclarait que son pays était prêt à augmenter sa production petroliére quotidienne jusqu à 12 millions de barils par jour s’il le faut en compensation d´un futur manque du pétrole iranien sur les marchés. Aussitot, le cours du brent chutait de 4% terminant ainsi la scéance du mardi sur le niveau de 76,42 dollars. De mon point de vue je dirais qu’il y a un grand risque à ce que le cours du brent baisse davantage et se termine sur le plancher des 68 dollars. En conclusion on pourra dire que la surmédiatisation des pays occidentaux du crime odieux commis par les services spéciaux de Riyadh a créé des pressions économiques et politiques sur le Royaume saoudien et que ce dernier était sommé à faire des concessions à l’instar d´une augmentation de la production du pétrole favorable aux pays consommateurs de pétrole».
I. M. Amine