Dans le cadre des événements culturels organisés tout au long du mois de mai à l’occasion du 77e anniversaire de la Nakba, l’ambassade de l’État de Palestine en Argentine a projeté, dans ses locaux de la capitale, le documentaire « No Other Land » (Pas d’autre terre, Ndlr), récemment couronné par l’Oscar du meilleur film documentaire.
La projection a rassemblé un large public composé de personnalités politiques, universitaires, diplomatiques, ainsi que de membres de la société civile argentine et des communautés palestinienne et arabe. L’événement s’est déroulé dans une atmosphère particulièrement émotive, portée par les images poignantes du film, qui rendent compte du quotidien oppressif que vivent les Palestiniens sous occupation. Prenant la parole lors de la soirée, le chargé d’affaires de l’ambassade, le conseiller Riyad Al-Halabi, a salué la portée du film, le qualifiant de « cri humanitaire puissant qui met à nu le véritable visage de l’occupation ». Il a souligné que No Other Land ne se contente pas de documenter les politiques d’expulsion et de déplacement forcé infligées aux Palestiniens, mais qu’il célèbre aussi leur résilience et leur attachement indéfectible à leur terre et à leur identité.
Le film, centré sur la région de Massafer Yatta, au sud de la Cisjordanie occupée, symbolise selon lui l’histoire de toute la Palestine, marquée par les campagnes de colonisation, la répression systématique, et ce qu’il a désigné comme des actes de nettoyage ethnique et de génocide, en particulier dans la bande de Ghaza, où les crimes contre les civils palestiniens se déroulent sous les yeux du monde entier. Al-Halabi a réaffirmé l’engagement de la représentation palestinienne à continuer de faire entendre la voix du peuple palestinien à travers tous les moyens disponibles – culturels, politiques et juridiques. Il a appelé la communauté internationale à intervenir d’urgence pour mettre fin aux crimes de l’occupation, qui incluent les incursions militaires, les violences des colons, la judaïsation de Jérusalem et les atteintes répétées aux lieux saints. Il a également rappelé que la seule voie possible vers la paix et la justice réside dans la fin complète de l’occupation israélienne de tous les territoires arabes occupés depuis 1967, et dans l’établissement d’un État palestinien indépendant avec Jérusalem comme capitale.
Le public, visiblement ému par le film, a salué sa force documentaire et sa profondeur humaine, tout en soulignant l’importance de ces initiatives culturelles pour briser le blocus médiatique autour de la cause palestinienne.
Réalisé par une équipe de jeunes cinéastes palestiniens et internationaux, No Other Land est aujourd’hui considéré comme l’un des témoignages les plus puissants sur les injustices vécues au quotidien par les Palestiniens. Encensé par la critique internationale, le film a conquis les jurys par son honnêteté émotionnelle et sa portée militante, s’inscrivant dans une tradition de cinéma engagé qui met en lumière les luttes des peuples opprimés.
M. Seghilani
