Le ministre des Affaires étrangères et de la Communauté nationale à l’étranger, Ramtane Lamamra, représentant du président de la République, Abdelmadjid Tebboune, aux travaux du 35e sommet ordinaire des chefs d’État et de Gouvernement de l’Union africaine, a indiqué, à des médias français, que les relations algéro-françaises connaissent une courbe ascendante qui pourrait ouvrir de nouvelles perspectives entre les deux pays. Intervenant en marge de la cérémonie d’ouverture du Sommet de l’UA à Addis-Abéba, il a indiqué qu’une relation excellente lie le président de la République, Abdelmadjid Tebboune à son homologue français, Emmanuel Macron, précisant, dans ce cadre, que les contacts entre les deux chefs d’État sont empreints de confiance, mais « ne peuvent à eux seuls suffirent à couvrir les problèmes, mais je reste confiant que nous sommes sur une courbe ascendante».
Lamamra a indiqué, dans ce contexte, « nous sommes très sensibles quand il s’agit de la dignité et la sécurité de nos compatriotes en France. Il y a des problèmes qu’on peut dépasser mais quand il s’agit de sujets relatifs à la mémoire de tout un peuple ou sa dignité ou celle de ses enfants installés en France ou ceux qui s’y rendent, on est intransigeant et cela peut constituer un motif de divergences dans les relations entre les deux pays. Toutefois, je pourrais affirmer que nous sommes sur une courbe ascendante et nous espérons que les relations iront vers l’embellie», a –t-il souligné.
Abordant le soixantième anniversaire de la signature des accords d’Évian en mars 1962, qui a conclu aux cessez-le-feu entre l’armée française et l’Armée de libération nationale et à l’Indépendance de l’Algérie, Lamamra a indiqué que l’Algérie espère récupérer les archives et même certains crânes de martyrs encore détenus par la France. Il ne manquera pas de s’interroger à ce titre en affirmant, « est-il humain de conserver des crânes dans des musées » ?
Il y a lieu de rappeler qu’au lendemain de propos du Président français, publiés sur les colonnes du quotidien Le Monde, l’Algérie avait rappelé, le 2 octobre dernier, son ambassadeur à Paris pour consultation. Par la suite les relations entre les deux pays ont connu une période de froid ponctuée par l’interdiction du survol de l’espace aérien algérien par les avions militaires français. À cet égard, Lamamra a souhaité que l’embellie que connaissent les relations entre les deux pays aille permettre la réouverture de l’espace aérien algérien devant les avions militaires français tout en soulignant que cette interdiction relevait d’une mesure technique qu’il fallait prendre et qu’elle n’est pas pérenne au moment où des ponts sont mis en place pour consolider les relations algéro-françaises.
Slimane B.
