L’Algérie, un eldorado gazier

Diplomatie économique. Le carnet de rendez vous du vice-chancelier d’Allemagne, Robert Habeck, était bien rempli lors de sa visite en Algérie, la semaine écoulée. Entre table ronde et signatures de contrats ponctués de rencontres avec les officiels algériens, couronnés par l’audience accordée par le président Tebboune, c’était un véritable « marathon » qui valait son pesant de gaz.
En effet, à son départ d’Alger, le vice-chancelier avait dans ses bagages le 1er accord de l’histoire de livraison de gaz algérien signé entre la Sonatrach et la société allemande VNG. Il y avait aussi, un mémorandum d’entente entre la Sonelgaz et l’association allemande BSW-solar concernant le transfert de technologies lié à l’énergie solaire. Et enfin la signature d’une déclaration d’intention commune dans le domaine de production de l’hydrogène vert, suivie par l’approfondissement de la réalisation du projet expérimental de production de cette nouvelle énergie qu’est l’hydrogène vert à Arzew. Cette coopération algéro-allemande concerne aussi bien le secteur public que le secteur privé. Ce déplacement en force de la partie allemande dans notre pays s’explique par la réorientation des choix énergétiques de l’Allemagne.
Ce pays ne produit plus d’énergie nucléaire. Il a fermé ses derniers réacteurs nucléaires en avril 2023. En 2019 il avait déjà fermé ses charbonnages. De plus ses livraisons de gaz russe ont cessé depuis février 2022 en relation avec la guerre d’Ukraine. C’est dire que le gaz algérien vient à point nommé pour renforcer la satisfaction des besoins allemands. À la délégation allemande va succéder, dans notre capitale, celle qui doit arriver demain lundi d’Espagne. Même si le gaz algérien n’a jamais cessé d’être livré à l’Espagne au plus fort de la tension diplomatique entre les deux pays, il est clair que ce volet aura une place de choix dans les discussions et rencontres qu’aura la délégation espagnole avec les officiels algériens. Conduite par le ministre des Affaires étrangères espagnol la délégation marque un rapprochement après la brouille avec l’Algérie. On en saura plus après la visite.
Ce ballet européen coïncide avec la tenue du 7è sommet des pays exportateurs de gaz (GECF) qui se tiendra à Alger à la fin de ce mois. Le sommet sera présidé par le chef de l’Etat, Abdelmadjid Tebboune. En souhaitant la bienvenue aux participants, notre Président a rappelé que « le gaz naturel est de plus en plus sollicité ». C’est une énergie propre, respectueuse de l’environnement et idéale pour une transition énergétique. En ajoutant l’énergie par l’hydrogène vert qui a le vent en poupe actuellement, il n’est pas exclu qu’il en résultera une forte pression sur le marché du gaz naturel. À proprement parler et sans jeu de mots, le gaz, notamment algérien, a de beaux jours devant lui !
Zouhir Mebarki