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L’Algérie régresse pendant que l’État islamique Daesh fait la promotion d’Israël : Le tourisme en Méditerranée : une « affaire » de 200 milliards d’euros

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Le tourisme en Méditerranée, c’est un marché de 200 milliards d’euros chaque année. C’est beaucoup d’argent à prendre, et gare aux bourricots de la classe car ils n’y verront que du feu et n’en récolteront que les miettes des miettes.

Le Printemps arabe et les révolutions qui suivirent, ainsi que la poussée du terrorisme, Daesh à l’Est, Al Qaïda à l’Ouest et au Sahel, ont totalement mis à genoux le secteur touristique du Maghreb et du Machrek. Si on s’avise encore à visiter Petra, Baalabek, Guizeh, Gao, Tombouctou, Djanet, l’Ahagar, c’est sur la pointe des pieds et en prenant des précautions qui font d’un séjour touristique un parcours du combattant. Au final, l’État islamique, «Daesh», aura été le plus gros rabatteur de touristes au profit d’Israël. Jugez-en : c’est ce groupe qui a mis le tourisme à genoux en Tunisie, avec les attentats de Sousse, Ben Ghirane. C’est Daesh qui a fait de Bagdad, Damas, Mossoul, le Sinaï, Kouffa, Alep et le Sindjar des destinations périlleuses, et pratiquement à éviter. Au Maghreb, au recul du tourisme en Tunisie et au Maroc, n’a pas répondu une volonté algérienne claire de prendre le contrôle de la filière dans la région. Le rendez-vous raté de l’Algérie avec le tourisme maghrébin a été flagrant et lamentable à la fois, mais somme toute «explicable». Il y a volonté de ne pas faire de l’Algérie une destination «fréquentable». Revenez aux «travels warning» de l’année 2015 et vous y verrez plus clair. Les chancelleries occidentales, et principalement Washington, Paris et Londres n’ont pas cessé de mettre en garde contre la destination Algérie, soulignant le Sahara et ses dangers, alors que c’est là, à Illizi, Tamanrasset, Djanet, Timimoun, Adrar et Tamentit que les touristes étrangers aimaient venir. Donc, la précision est de taille, et la volonté de casser le tourisme en Algérie bien arrêtée.

Flux et reflux
Nous le disions, dans un précédent article, alors que les deux voisins maghrébins, la Tunisie et l’Algérie, connaissent des infortunes diverses concernant le reflux touristique, l’Algérie demeure inepte, aphone, incapable de réagir et de capter l’«excédent touristique en friche». Au final, les fortes inquiétudes sur les réservations touristiques françaises en Afrique du Nord ont été lamentablement dilapidées, alors qu’elles présentaient le parfait profil pour l’Algérie. Selon une étude récente, publiée par des sites de référence en Tunisie, les réservations touristiques françaises pour le second semestre 2016 à destination de la Tunisie et du Maroc sont en recul de 80 % et 47 %. Des chiffres d’autant plus inquiétants que les Français constituent le premier contingent touristique dans ces deux pays. Présenté comme un secteur qui peut pallier le manque à gagner pétrolier et renflouer, un tant soit peu, les caisses vides, le tourisme tarde à s’imposer, et encore moins à faire entrevoir tout le bien qu’on en pensait.

Algérie : ce qui va bien, ce qui va mal dans le secteur…
D’année en année, le secteur du Tourisme demeure un secteur qui continue, à faire flop. Toutefois, la réussite d’un secteur ne dépend pas seulement de ses ressources, mais du cadre général, de la politique d’État en la matière, des secteurs conjugués, comme par exemple le transport, l’aménagement pour compléter le tourisme, mais aussi et surtout du climat économique, sécuritaire et social, ainsi que celui des affaires dans le pays.
De ce point de vue-là, le compte est loin d’être bon, et les résultats sont aussi évidents que visibles pour affirmer que l’année en cours sera pire que l’année dernière.
Les ministres qui se succèdent dans le département du Tourisme apprennent tous cette phrase : «Les hôtels, comme ceux que nous venons d’inaugurer, travaillent suivant les standards internationaux». Mais en fait, ces grandes écuries hôtelières seront encore absentes pour longtemps pour des raisons évidentes.
Concernant le grand souk qui a caractérisé les plages, principales destinations des touristes qui viennent en Algérie, il a encore réitéré qu’«il ne peut exister que des jeunes proposent des services, comme le parking ; ils doivent se conformer à un cahier des charges et dans un cadre organisé. Toutefois, aucune mesure concrète n’a été mise sur pied pour éviter aux estivants d’être rackettés dans les parkings ou de se voir obliger de louer un parasol».
De toute évidence, si rien n’a été encore décidé de manière définitive, on gère au jour le jour, de l’aveu même du ministre, et cette situation ne permet, pour l’heure, aucune politique claire en matière de tourisme.
On se souvient qu’en 2013, le ministre du Tourisme, alors Mohamed Benmeradi, affirmait que «pas moins de deux millions de touristes étrangers sont attendus en Algérie». Au final, on s’est retrouvé juste avec quelque 700 000 touristes.
En 2014, le tourisme en Algérie n’arrivait pas à résorber le flux de touristes (dont des milliers d’Algériens), qui préféraient la destination Tunisie. L’été 2014 finissait avec l’enlèvement, puis la décapitation horrible par Jund al-Khilafa ( «Les soldats du califat») d’Hervé Gourdel, ce guide de haute montagne de 55 ans, originaire du Sud de la France, qui avait été enlevé le 21 septembre au cœur du massif du Djurdjura, puis assassiné, dans des conditions exécrables, une semaine plus tard. Cela a été un coup de frein terrible pour le tourisme en Algérie, au Nord comme au Sud. Manœuvres politiques, stratégie d’étouffement ou appréhensions (et là, on s’en doute fort !), les chancelleries occidentales, principalement les États-Unis, la Grande-Bretagne et la France, multipliaient, tout au long de 2014, les avertissements à leurs ressortissants, les mettant expressément en garde contre la destination Algérie, et principalement la destination Sahara ! Mais, il n’y a pas que la manœuvre politique étrangère qu’il faille pointer du doigt. Les retards cumulés dans un secteur aussi névralgique puis générateur d’argent sont en train d’être payés cash !

Israël : le calcul d’épicier
Porté très haut par le gouvernement sioniste de Tel Aviv, le secteur du tourisme israélien est entouré de toutes les précautions possibles pour attirer les capitaux. Véritable baromètre de l’état du pays, le secteur touristique d’Israël doit continuer à se développer tout en subissant la courbe des évènements sécuritaires.
L’été 2014, on s’en souvient, avait été une catastrophe. Alors que le Hamas tirait ses roquettes sur tout le pays, les hôtels, les terrasses des cafés, les plages avaient été désertés. Et puis, peu à peu les touristes avaient recommencé à atterrir à l’aéroport Ben Gourion. Cette année, après une reprise estivale et un afflux traditionnel pour les fêtes de Rosh Hashana et de Souccot, la courbe s’était une nouvelle fois inversée, quand les attaques du Hamas ont commencé. Avec 2,9 millions d’entrées entre janvier et novembre, le nombre de visiteurs accusait une baisse globale de 5% depuis le début de l’année. Quant au mois de novembre pris séparément, il est le plus mauvais depuis 5 ans, avec seulement 234 000 entrées, un chiffre même inférieur à celui de l’an dernier.
La situation objective sur le terrain et l’impression ressentie à travers le traitement médiatique sont les deux facteurs qui influent sur le secteur du tourisme israélien. Le caractère imprévisible des attaques du Hamas et le sentiment global d’insécurité peuvent dissuader les touristes de choisir Israël, même si les attaques qui visent maintenant l’Europe et d’autres destinations touristiques à travers le monde relativisent ces paramètres. Israël est un pays qui a dû apprendre à se protéger et à réagir rapidement contre les attentats.
Ce faisant, il est moins impuissant face à la menace que le sont d’autres pays qui découvrent seulement cette réalité. C’est pour cela qu’Israël cherche à séduire de nouveaux pays, plutôt que de se limiter aux seuls Européens et Américains qui, avec les Russes, constituent toujours l’essentiel des touristes entrants. Le gouvernement israélien se concentre notamment sur le marché chinois, considéré comme un secteur prioritaire. De nombreuses mesures sont en cours, allant de l’allègement des conditions d’obtention du visa jusqu’à l’adaptation aux goûts culinaires des touristes chinois.
O. Fayçal

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