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L’ALGÉRIE PLAIDE AVEC FORCE DÉTAILS À GENÈVE : « La liberté d’opinion ne doit pas être un outil de subversion »

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Le ministre de la Justice, garde des Sceaux, Abderrachid Tabi, a présenté vendredi à Genève en Suisse, le quatrième rapport de l’Algérie au titre de l’Examen périodique universel (EPU) lors de la session du Groupe de travail intergouvernemental du Conseil des droits de l’Homme. L’engagement de l’État algérien à œuvrer au renforcement et à la protection des droits de l’Homme aussi bien au pays que dans le monde, y compris au profit des peuples colonisés, a été rappelé avec force détails.
Le ministre a rappelé l’avènement du Hirak en 2019 en Algérie comme source d’inspiration au changement et point de départ d’ «une prise de conscience collective », qui a permis aux citoyens de « se réapproprier l’espace public et le paysage politique en faisant face résolument à de nombreux dépassements qui avaient trop duré ». Ce qui était une « opportunité renouvelée » au peuple algérien pour réaffirmer son attachement aux valeurs consacrées par la Déclaration de novembre 1954 et aux fondements de l’État algérien.
Tabi a abordé les consultations lancées dans le cadre d’une vision récente axée autour de «  la transformation des axes du Hirak en institutions de la République, l’introduction d’un changement progressif de l’intérieur et de la préservation de la continuité de l’Etat, de son unité territoriale, de son indépendance et de sa stabilité ». Pour le ministre, ces concertations « ont concrétisé une bonne voie qui s’est préservée de l’aventurisme politique pour une période de transition sans délais impartis, tout en privilégiant le processus à même de conférer la légitimité constitutionnelle aux institutions, en permettant aux citoyens d’exprimer leurs volontés, à la faveur du processus électoral du 12 décembre 2019, lequel a débouché sur l’élection d’Abdelmadjid Tebboune à la tête de l’État.

L’Algérie « rejette » toute voix étrangère qui ne reconnait pas les spécificités
Le Président élu a procédé, conformément à ses engagements lors de la campagne électorale, à « l’ouverture de chantiers nationaux de réforme de grande envergure, dont le projet de la Constitution, soumis au peuple qui l’a adopté le 1er Novembre 2020″, a ajouté Tabi qui a relevé que la Constitution a renfermé des réformes de base des plus importantes » ayant permis de consacrer les droits fondamentaux, les libertés publiques et la séparation équilibrée des pouvoirs exécutif, législatif et judiciaire, de même qu’elles ont renforcé l’indépendance de la Justice, promu les droits de l’Homme et associé le citoyen à la prise de décisions ».
Dans le même contexte, Tabi a souligné que l’Algérie « croit en le pluralisme, appuie le principe d’universalité des droits de l’Homme et rejette toute imposition d’un seul modèle unifié d’une organisation sociale ou politique ou d’une vision unilatérale de valeurs étrangères qui ne reconnaissent pas les spécificités philosophiques, civilisationnelles, historiques, culturelles et religieuses des Etats ».
L’Algérie estime également que  » le respect des religions monothéistes et leurs symboles ne doivent pas être violées, sous prétexte de la liberté d’expression, par respect aux croyances des peuples », a ajouté Tabi. « La démocratie ne s’accommode pas des comportements portant atteinte à la dignité des personnes, tout comme la liberté d’opinion, d’expression ou de réunion ne peut fonder sur la logique de la subversion, des appels à l’insubordination, voire au séparatisme, ou à d’autres fins et tentatives de contourner le processus électoral afin d’accéder au pouvoir loin des voies constitutionnelles », a souligné Tabi qui estime que « la démocratie ne peut se consolider que dans le cadre de la transparence exigée ». « La liberté d’opinion et d’expression ne doit pas être un outil de subversion ou un vecteur de propagation de la violence ou du discours haineux, à même de menacer le tissu social des pays », a-t-il ajouté.

« Pas de crime d’opinion et de presse en Algérie »
Le ministre de la Justice a affirmé qu' »en Algérie, le +crime d’opinion et de presse+ n’existe pas, ni même les peines privatives de liberté pour les journalistes dans le cadre de l’exercice de leur métier », fustigeant « les cas rares, délibérément surexploités sur les réseaux sociaux, concernant des individus poursuivis en Justice sur la base du droit public, et qui n’ont rien à voir avec la liberté d’expression. Ces individus ne disposent pas d’un statut de journaliste ni d’une accréditation nationale au profit d’un organe de presse étranger donné ». Pour ce qui est de la liberté de culte et de religion, Tabi a indiqué que celle-ci, consacrée par la Constitution, « s’exerce dans le cadre de la loi et sans discrimination aucune », soulignant que l’Etat « garantit sa protection contre toute influence politique ou idéologique », en application de l’article 51 de la Constitution ». Et de préciser que les dispositions régissant la pratique du culte musulman et des autres religions « sont conformes à l’article 18 du Pacte international relatif aux droits civils et politiques », a-t-il indiqué, affirmant que « les allégations sur l’interdiction, les restrictions et les poursuites judiciaires contre des individus sous prétexte de pratiques de rites religieux sont infondées » d’autant que « ces personnes sont poursuivies dans des affaires de Droit public ».

Le terrorisme « exploite » la façade des droits de l’Homme
Le rapport présenté par le ministre de la Justice a évoqué le terrorisme, « phénomène transnational et véritable menace pour les nouveaux modèles organisationnels des sociétés humaines, mais aussi pour la sécurité et la stabilité des pays ». « Il est inutile de présager une réponse coordonnée normative à cette forme de criminalité », rappelant les « espaces de liberté assurés par les sociétés démocratiques et exploités par les terroristes pour faire l’apologie de l’intolérance, de l’exclusion de l’autre et rejet de la coexistence en paix », a-t-il ajouté.
Le terrorisme « développe sa capacité de survie » et utilise « la façade des droits de l’Homme comme couverture, à travers l’exploitation des cadres juridiques, politiques et médiatiques et parfois syndicaux, notamment sur les réseaux sociaux en vue d’utiliser leurs outils afin de labelliser la diversité et l’exception contre les différentes franges de la société, nourrir la haine contre les institutions et inciter à l’insubordination civile et au séparatisme ». A noter, que la majorité écrasante des pays intervenants lors de cette session ont salué les réalisations de l’Algérie en matière des droits de l’Homme et les chantiers de réformes ouverts en vue de leur promotion. Ils ont également loué la coopération de l’Algérie avec les mécanismes internationaux en la matière, à travers l’invitation de rapporteurs spéciaux relevant du Conseil des droits de l’Homme et son invitation ouverte au Haut-Commissaire des droits de l’Homme pour visiter l’Algérie.
Sarah Oubraham

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