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L’Algérie n’est pas le Maroc

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Le régime marocain mesure-t-il la gravité de la situation dans le royaume avec le soulèvement populaire inédit qui secoue plusieurs villes du pays ? Il faut croire que non. On le sait, notre voisin de l’Ouest a la propension à faire l’autruche. Au lieu d’assumer ses échecs, il se dérobe à ses responsabilités. Pour sauver le régime, ses symboles et les hommes qui l’incarnent. S’il faut rappeler toutes les fuites de Mohammed VI à l’étranger après s’être essayé à quelques rares et désobligeantes opérations « Du pain et des jeux » pour détourner – et se détourner de – la misère de ses sujets, on n’en finirait pas de compter. Mais pas que ! En tournant le dos aux problèmes qui rongent le royaume de l’intérieur, le Makhzen a son voisin de l’Est pour noyer son chagrin.  L’éternel bouc émissaire. Ce qui se passe au Maroc actuellement, c’est encore la faute à l’Algérie ! Mais ce qui est encore plus délirant chez le Makhzen, ce sont ses tentatives sournoises visant à reproduire chez nous un scénario qu’il vit chez lui. Ainsi, au lieu d’affronter – si mais il l’a fait avec le bâton – le peuple droit dans les yeux et de répondre à sa demande, il cherche à déplacer le problème vers l’Algérie. C’est-à-dire, provoquer un soulèvement populaire chez nous. Pour ce faire, il a actionné une machine bien huilée. En réactivant, notamment, ses pages de propagande dans les réseaux sociaux. En effet, alors que les feux de la colère populaire cernaient la maison, les mouches et les pages électroniques du Makhzen ont diffusé un appel pour manifester, demain vendredi, en Algérie. Attribué faussement à nos concitoyens, le message est vite identifié comme étant une grossière manipulation marocaine. Mais, comme le Makhzen est un mauvais élève qui n’apprend jamais plus rien de ses idioties, faut-il lui rappeler l’échec qu’il avait réussi, le vendredi du 8 août 2025, à Alger. En feignant d’oublier que l’Algérie n’est pas le Maroc. LE Maroc n’est pas non plus l’Algérie. L’Algérie est une république qui traite les composantes de son peuple comme des citoyens à part entière. Ils partagent, avec les gouvernants, les mêmes droits et les mêmes devoirs. Le contraste est saisissant avec la monarchie marocaine où le peuple est considéré comme un sujet soumis à la volonté et aux mauvais vouloirs du roi. Aujourd’hui, il faut confronter le régime marocain à ce qu’il craint le plus : sa propre chute. Les faits sont là. Des manifestations populaires et inédites ont secoué le royaume. Les actions de protestation ont dégénéré et donné lieu à des affrontements très violents. Les forces de sécurité aux prises avec les jeunes portés par la génération Z (GenZ) ont engendré des morts et des blessés. Devant cet état de fait, le Makhzen est muré dans le silence. Pas un responsable du gouvernement ne s’en est exprimé. Ne serait-ce que pour appeler au calme. La logique du bâton l’a emporté. Il est vrai que la monarchie n’a plus rien à offrir que de bastonner un peuple livré à lui-même et abandonné à son triste sort.

Farid Guellil 

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