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La presse fête demain sa journée mondiale : des acquis et des défis

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Comme chaque année, l’Algérie, à l’instar des autres pays du monde, célèbrera demain 3 mai, la Journée mondiale de la liberté de la presse. En l’espace d’une journée, la presse algérienne commémorera ses martyrs avec un œil sur un avenir meilleur et plus propice.

Le quatrième pouvoir, sera durant ces 24 heures retracé. Des débats autours de ses combats, ses sacrifices, sa déontologie et son indépendance… reviennent chaque année pour nous rappeler que la presse algérienne n’en a pas encore fini avec les « sacrifices ». Ainsi, depuis 1993, la Journée mondiale de la liberté de la presse est l’occasion de célébrer ce principe fondamental et de défendre l’indépendance des médias, mais aussi de faire le bilan de l’évolution de la liberté de la presse à travers le monde. L’Algérie, fort convaincue de l’importance et du rôle de la presse qui lui revient dans le monde de l’information, le président de la République, Abdelaziz Bouteflika a décrété, depuis 2013, le 22 octobre de chaque année, journée nationale de la presse, au même titre que les autres catégories socio-professionnelles, un geste très fort de soutien sans restrictions à la liberté de la presse en Algérie. Aussi, le président Bouteflika avait déclaré peu après sa réélection en avril 2014 : « Je ne ménagerai aucun effort pour consolider et étendre la liberté d’expression ». Pourtant, pressions directes et indirectes n’en finissent pas de s’abattre sur la presse indépendante. Mais hélas, le dernier classement mondial de la liberté de la presse, rendu public par Reporters sans frontières (RSF) est loin d’être glorieux et ne retrace pas les sacrifices de la presse algérienne. En effet, l’Algérie passe de la 119e place (déjà peu glorieuse) en 2015 à la 129e place cette année. L’Algérie se trouve ainsi derrière la Mauritanie (48e), la Tunisie (96e). Elle fait mieux que le Maroc (131e) et la Libye (164e) plongée dans le chaos. Le classement n’est guère réjouissant et témoigne des difficultés que rencontrent les journalistes dans leur métier.

La déontologie à l’épreuve des médias algériens
Mais la presse algérienne ce n’est pas seulement des bilans et des chiffres. En effet, c’est l’occasion pour débattre et analyser l’évolution des médias dans le pays depuis l’ouverture du champ médiatique à la faveur de la promulgation de la Loi n° 90-07 du 3 avril 1990 relative à l’information, initiée par l’ancien Chef du gouvernement Mouloud Hamrouche, née des convulsions de l’après-Octobre 1988. Il convient aussi de revenir sur des débats tels que la déontologie. Bien sûr, l’expérience médiatique en Algérie est passée par plusieurs phases avant d’atteindre une certaine maturité professionnelle. Or, c’est le passage de la décennie noire qui fut le plus marquant dans l’histoire de la profession de journaliste en Algérie. Et la déontologie de la presse s’est forgée tout au long de ces expériences passées avant d’être établie et certifiée dans le Code de l’Information approuvé en 2012. Cette déontologie fait face actuellement à plusieurs défis nationaux et internationaux au vu de l’accélération de l’ère de l’information globalisée, poussée par l’émergence de nouveaux moyens de communication modernes, virtuels dont le principal moteur est « la course effrénée à l’exclusivité ». Dans notre pays, l’écriture journalistique demeure ce fin exercice de recherche d’un équilibre entre le rapport fidèle de faits constatés et le traitement des informations recueillies. Ainsi, la réflexion sur l’éthique et la déontologie des médias en Algérie suscite toujours la polémique entre les professionnels du métier et les différentes institutions.
En clair, d’un côté, les professionnels de l’information, mettent l’accent sur la nécessaire liberté de la presse et peuvent être en porte-à-faux dans leur pratique avec la philosophie et les règles de la profession. D’un autre côté, différentes institutions, que ce soit les institutions gouvernementales, la société civile ou de « simples » citoyens, s’appuient sur les médias, mais les interpellent au sujet d’une liberté qui ne saurait être sans responsabilité.
Une chose est sûre, la mise en place d’une législation et de structures institutionnelles, tels que les organes de régulation montre qu’il existe une dynamique à prendre en compte dans le développement des médias en Algérie.
La presse, sous toutes ses formes, écrite, parlée, télévisuelle ou photographique – est-elle un métier à part? Certes pas! Ce métier autant haï, que redouté, singulièrement par les pouvoirs, n’en constitue pas moins un partenaire inévitable. Qu’y a-t-il de si redoutable dans une plume maniée par un esprit libre? Cela résume en vérité la problématique de la liberté d’expression dans notre pays.
Lamia Boufassa

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