Certains leaders de la classe politique ont préféré s’agréger à la question de la loi de Finances 2016, dont le projet a été adopté le 30 novembre dernier à l’Assemblée populaire nationale, pour construire l’ossature de leur discours. Même si ce texte de loi doit d’abord passer par la deuxième chambre du Parlement pour approbation, avant qu’il ne soit encore paraphé, in fine, par le chef de l’état, il ne cesse d’essuyer les vives critiques. Le Front des forces socialistes (FFS) qui a mené une bataille parlementaire frontale contre ce projet, aux côtés de ses compères de l’opposition à l’APN, revient hier à la charge, et a persévéré davantage par le discours politique, pour saborder le texte de loi le plus prolixe qu’il soit. Intervenu depuis la wilaya de Tizi Ouzou, lors d’une rencontre consacrée à un hommage rendu aux martyrs FFS de 1963, Mohamed Nebbou, premier secrétaire de ce parti, enfonce le clou. Ainsi, il a considéré que la LF-2016 est antinomique au caractère social de l’état, en plus d’être, selon ses termes «antinationale et anticonstitutionnelle». Pour rappel, lors de la séance adoptive de ce projet lundi dernier, le groupe parlementaire du parti de Hocine Ait Ahmed a quitté la plénière, en compagnie des députés du PT et ceux d’obédience islamiste (AAV), en signe de protestation. Encore une fois, donc, Nebbou pense que la loi du gouvernement profite plus aux riches, plus qu’elle n’apporte des réponses aux aspirations des couches sociales les plus démunies. Des propos qui font allusion, d’une part aux dispositions qui consacrent des facilités fiscales aux investisseurs et de l’autre à celles inhérentes aux augmentations des taxes de certains produits de consommation. Tout en rejetant le texte dans sa forme que dans son fond, le numéro 2 du FFS soutient qu’il y’a eu des pressions qui ont été exercées sur la commission financière de l’APN, pour faire passer de «force et avec une violence faite au peuple», de ce projet notamment.
Une procédure parlementaire utilisée selon lui par une partie qui «prétend» détenir la majorité, pour ne pas citer le FLN et le RND, lesquels partis, à travers leurs élus, ont fait appel à des méthodes «dictatoriales», estime le même responsable politique. à croire le vieux parti de l’opposition tout n’est pas encore joué, puisqu’il compte en découdre avec les initiateurs du document officiant la budgétisation financière de l’année prochaine. En effet, Nebbou entend par son allocution que le FFS est déterminé à poursuivre son combat jusqu’à ce que cette loi «soit abrogée». Pour lui, la formation politique dirigée depuis mai 2013 par un présidium compte sur ses tablettes un agenda et une procédure à suivre pour amener le retrait de ce projet, indigeste pour l’aile de l’opposition.
Nebbou n’a tout de même pas expliqué les voies et moyens de recours que devrait emprunter son parti pour se faire. à défaut de dévoiler sa «stratégie», le premier secrétaire du FFS s’est contenté de son propos qui demeure, jusque-là, «un effet d’annonce», tant, il est peu probable de croire à un rejet de la LF-2016 lors de son examen devant la première chambre du Parlement, qui reste sous l’hégémonie de la paire RND-FLN. évoquant l’initiative politique du secrétaire général du FLN, Amar Saâdani, Nebbou a indiqué que le document de ce projet est en étude au niveau de la direction de son parti, et d’ajouter que la réponse du FFS sera rendue publique dans les prochains jours.
Farid Guellil