Après l’interdiction, par la wilaya d’Alger, de la tenue de la conférence autour des «conditions d’une élection transparente» de la Coordination pour les libertés et la transition démocratiques (CNTLD), qu’en sera-t-il de l’appel à des rassemblements, à travers le pays, contre le gaz de schiste, lancé par l’Instance de coordination et de suivi de la CNTLD (ICSO), pour le 24 du mois courant ? Le débat politique étant centré sur la démarche du patron du MSP, Abderrazak Mokri, depuis que celui-ci ait annoncé qu’il prendra langue avec les institutions du pays et le pouvoir, et ses conséquences sur l’initiative du Front des forces socialistes (FFS), les évènements, annoncés et attendus pour la date du 24 du mois courant, s’imposent dans le débat à l’approche de cette date. L’appel de la CNTLD à des rassemblements à travers le pays contre le gaz de schiste, le 24 février prochain, a fait l’objet d’une réunion, mardi dernier, des membres de l’instance de coordination et de suivi (ICSO) de la CNTLD qui se sont penchés sur les préparatifs de cette activité.
Si dans les autres wilayas, la CNTLD arrivera peut-être à avoir l’autorisation des autorités publiques de tenir son activité en question, au niveau d’Alger, le suspense est le maître mot jusqu’au jour «J», au regard de l’interdiction, toujours en cours, des manifestations, notamment les marches, dans la Capitale. Serait-ce un test qu’a voulu lancé l’opposition, samedi, en direction des autorités, en décidant de marcher de l’hôtel Safir, lieu où devait se dérouler la rencontre de la CNTLD, interdite par la wilaya d’Alger, jusqu’à la Grande-Poste ?
En initiant cette marche, les membres de la CNTLD, ayant été destinataires du refus d’organiser leur activité, jeudi dernier, en fin de journée, ont opté pour un forcing et par la même occasion une action-test, en prévision de celle prévue, le 24 février en cours, «un rassemblement qui doit se tenir à la Grande-Poste, où à la Place du 1er-Mai», comme l’a précisé, Mohamed Hadibi, au terme de la réunion précitée de ICSO. Le fossé s’est-il creusé davantage entre l’opposition et le pouvoir, suite à cet évènement ? Lequel aura-t-il un impact sur la démarche susmentionnée de Mokri, qui a été, pour rappel, à l’origine des tensions entre ce dernier et son partenaire, au sein de la CNLTD, Djaballah, patron du PJD ?
Des tensions qui se sont atténuées, avant la rencontre de samedi, pour s’estomper notamment en prévision du jour «J», date de leur action prévue pour le 24 prochain. C’est ce qui a été affiché, lors de la marche des membres de la CNLTD de samedi, -de l’hôtel Safir à la Grande-Poste-, où les deux responsables, Mokri et Benkhellaf, respectivement, patron du MSP et numéro 2 du PJD, étaient côte à côte pour parcourir la distance. En marge de sa réunion avec le bureau de son parti de la wilaya de Tipasa, Abderezzak Mokri a affirmé que la situation précitée entre sa formation et celle de Djaballah est «derrière nous», avant d’ajouter «nous l’avons dépassée», a-t-il précisé. Par ailleurs, en attendant de voir quelle sera la portée de l’action précitée de la CNLTD le jour «J» (24 février, ndlr), il sera notamment question de voir sur quoi portera le message du Chef de l’État, à l’occasion de cette date, marquant le double anniversaire, nationalisation des hydrocarbures et la création de l’UGTA.
Serait-ce l’occasion de l’annonce de la fin des opérations de l’exploration du gaz de schiste ? Il est à rappelé qu’au terme du Conseil restreint des ministres, du 27 janvier dernier, il a été question que les forages-tests, initiés à In-Salah, «seront achevés à très brèves échéances», et que «l’exploitation, proprement dite, de cette énergie nouvelle n’est pas encore à l’ordre du jour».
Karima Bennour