Le Premier ministre, Abdelmalek Sellal, a choisi l’occasion de la tenue de la 18e Tripartite, traditionnelle rencontre triangulaire entre le gouvernement, l’UGTA et le Patronat, abritée par la wilaya de Biskra depuis hier, afin de rappeler les actions entreprises par son Exécutif suivant les engagements du président de la République. Le chef de l’Exécutif national a appelé à un sursaut «patriotique» consacrant l’économie émergeante, au lieu, a-t-il piqué l’opposition, de verser dans la critique et d’appeler au «renoncement et la démission totale». Bien qu’elle soit une réunion traitant de l’évaluation de la mise en œuvre du Pacte économique et social entre les trois partenaires, la relance économique hors hydrocarbures en s’intéressant à la production nationale, la Tripartite de cette année a cette particularité d’être intervenue dans une conjoncture de crise financière, due au recul des recettes publiques dans un contexte mondial de fluctuation des cours pétroliers. Depuis plus d’une année, jour pour jour, le gouvernement s’est retrouvé en face d’un dilemme devant notamment les choix qu’il faudra adopter devant une situation ayant impacté la stabilité économique, aussi bien ses indicateurs extérieurs qu’intérieurs. D’ailleurs, il a fallu l’intervention du président de la République, Abdelaziz Bouteflika, ayant décidé d’une feuille de route en totale rupture avec l’économie rentière, dépendante jusque-là, un fait qui remontre à plusieurs années, des recettes pétrolières, afin justement de recadrer l’action du gouvernement, qui n’a cessé d’essuyer de vives critiques de la classe politique. Malgré la difficulté de la tâche, Abdelmalek Sellal a tenté à travers ses sorties publiques de rassurer les citoyens et l’opinion que son plan d’action ne consacre pas l’«austérité», mais se définit comme étant une forme de «rationalisation» des dépenses publiques, dans un souci de diversifier l’économie. C’est ce qu’à, d’ailleurs, tenu à rappeler le Premier ministre lors de la Tripartite de Biskra, en indiquant que la LFC-2015 et la LF-2016 sont basées sur la croissance et non pas sur l’austérité, comme le laisse croire une bonne partie de l’opinion. Encore une fois, donc, Sellal a défendu le plan d’action de son gouvernement, qui fait face à une compagne de dénigrement émanant d’acteurs politiques. Pour le reste, plusieurs spécialistes et analystes au fait des domaines financiers et économiques, ont, eux aussi, récusé les choix de l’Exécutif, en parallèle à d’autres parmi lesquels qui soutiennent le plan anti-crise lancé depuis le début de l’année. Outre le volet économique évoqué en long et en large par expression retraçant toutes les dispositions prises jusque-là par le gouvernement, Sellal a tenu un discours appelant à une lecture politique. En effet, en bon avocat de la politique du président de la République, le Premier ministre a réitéré depuis Biskra, les engagements de Bouteflika sur le maintien de la politique sociale de l’état, en dépit de la situation qu’il avoue être sévère. Lesquels engagements a expliqué Sellal, rappellent combien le président de la République tient au Pacte en matière de «soutien social» consacrant le financement de la ressource humaine, se devant être développée à même d’assoir une économie créatrice de richesse pour le pays. Selon le chef de l’Exécutif, la politique de Bouteflika vise la consolidation des acquis sociaux, en rappelant à ce titre qu’aujourd’hui, des milliers d’élèves et d’étudiants sont scolarisés, plus de trois millions de malades chroniques sont pris en charge sur le plan social via la carte Chiffa, en plus du maintien de l’enveloppe consacrée chaque année aux transferts sociaux, s’élevant à 1 800 milliards de dinars. Ce n’est pas tout, puisque cette même politique inspirée des fondements de l’état démocratique et social de l’Algérie, comme l’a souligné Sellal, le principe de la gratuité des soins est maintenu, l’article 87-bis a été révisé et le SNMG a été revalorisé au profit de 1,5 millions de travailleurs qui ont touché des indemnités forfaitaires compensatrices, a indiqué le Premier ministre. D’autre part, en dépit du recul des revenus publics, l’état poursuivra ses efforts en matière de développement du logement sous ses multiples formules, a-t-il précisé. En effet, ce programme s’intéressera mais surtout aux couches sociales les plus défavorisées, a tenu à rassurer Sellal. S’agissant des jeunes, le Premier ministre n’a pas manqué de rappeler, que son Exécutif qui met en œuvre le programme de Bouteflika, a particulièrement accompagné la frange juvénile à travers les dispositifs de soutien à l’emploi des jeunes et la création d’entreprises. D’ailleurs, réitérant «la confiance» qu’a placée en eux le président de la République, doit être mise à profit afin de relever le défi de faire du pays un pays développé et émergeant, a laissé entendre le chef de l’Exécutif. Enfin, dans un énième appel, Sellal a relevé «une résistance» au changement face au défi de créer une économie forte et solide mais «sans compromission».
Farid Guellil